«Je ne vous oublie pas et je tiens à vous dire que l’olivier n’a pas gelé ! En ce moment il a son manteau blanc et sa capuche, bref, il ressemble à un fantôme. Ma grosse caisse est plongée dans une hibernation maximale sous sa fourrure violette tandis que moi j’épuise ma guitare à jouer de nouvelles mélodies pour un nouvel album. J’ai ressorti des cahiers, ceux où on peut griffonner, raturer, dessiner, arracher les pages, poser des mots et le nom des accords histoire de ne rien oublier. J’avance et je fais parfois quelques petites escapades dans l’univers des autres chanteurs» déclare la chanteuse sur son site officiel.

2010 a en effet été plutôt prolifique pour La Grande Sophie. Cette dernière a écrit la chanson "Mister" sur le très bel album de Françoise Hardy, "La pluie sans parapluie". Elle a également formé "Les Françoises" avec Camille, Emily Loizeau, Olivia Ruiz, Jeanne Cherhal et Rosemary Stanley de Moriarty pour une création au Printemps de Bourges au printemps dernier. «Un très beau souvenir» ; composé pour Sylvie Vartan, "Personne" sur son album "Soleil bleu", enregistré sa première musique de film pour "Au bas de l'échelle", un téléfilm réalisé par A. Mercadier avec V. Elbaz, P. Brasseur, H. Noguerra et B. Lafont, rejoint Louis Chedid pour ses "Nuits de Champagne" ("Moi vouloir toi") «on se retrouve sur "Chababa" diffusé le 9 janvier prochain», ou enfin, été invité au Palace à célébrer la dernière date de la tournée de Clarika ! «Voilà, finalement, je n'ai pas chômé ! Tous ces petits moments de bonheur sont sur mon arbre fabriqué par mes longs doigts ! J’en profite pour vous souhaiter de bonnes fêtes et pour ceux qui n’aiment pas cette période, il leur reste le chocolat et se cacher sous leurs bonnets !»

Cette grande fille brune venue de Marseille, où elle chanta Prince et The Pretenders aux terrasses des cafés, a continué à apprendre son métier, comme pas mal d'autres aujourd'hui, à l'intérieur du même genre de crèmeries mais du côté de Paris, grâce à l'utile association Life Live In The Bar. Nourrie aussi bien de PJ Harvey et de Rita Mitsouko que des Beatles et de Trenet, voire de Gloria Gaynor ou des Bee Gees (auxquels, elle rendit hommage en scène avec humour), elle a inventé la "kitchen miousic". C'est dire que loin de toute superproduction, elle privilégie le naturel et l'immédiateté du contact avec le public, textes directs et simples pour des histoires sentimentalo-quotidiennes d'une jeune femme bien d'aujourd'hui, sur une pop/rock sans chichi. D'abord en solo, puis avec un trio dès 1995 et un premier album l'année suivante ("La grande Sophie s'agrandit"), la demoiselle a connu un joli succès avec "Martin" du second opus ("Le porte-bonheur") et confirme joliment avec "Du courage" et "On savait (devenir grand)" titres promus du troisième album "Et si c'était moi" grâce auquel elle remportera une Victoire de la Musique dans la catégorie "Révélation scène de l'année". "La suite", en 2005, ne remportera pas le succès escompté, ce qui n'empêchera pas La Grande Sophie de le porter sur scène, son lieu de prédilection, passant même par un Zénith de Paris, sold-out - et surtout de publier l'été dernier l'opus "Des vagues et des ruisseaux" (Top 12).