Kylie Minogue

Crédits photo : Pochette de Golden
Quatre ans ans après l'échec de "Kiss Me Once", avec pourtant Sia ou Pharrell Williams aux crédits, Kylie Minogue, 49 ans, a eu envie de se faire plaisir sur son nouvel album "Golden". Et de tenter une expérience : mêler les sonorités dance qui ont bâti sa carrière aux influences country qui s'immiscent de plus en plus dans les playlists. Sauf que l'association peut être parfois bancale comme peuvent en témoigner Lady Gaga ou Miley Cyrus, qui ont essuyé les plâtres avant elle. Et c'est un peu le même constat à l'écoute des 16 pistes qui composent la version deluxe de "Golden". Avec plus de 30 années d'expérience à son actif, Kylie Minogue a pourtant fait appel à des pointures pour l'aider dans cette aventure (Nathan Chapman, Lindsay Rimes, Eg White, Sky Adams...). Et ça s'entend ! Choeurs fédérateurs omniprésents, claquements de mains, « ouh ouh » à gogo, répétitions, double refrains, placements de voix savamment pensés, montées en puissance... Tout est réuni pour que la sauce prenne.

Kylie Minogue explore la country avec brio mais...

Et parfois, ça marche. Très léger c'est vrai (trop peut-être), le premier single "Dancing" procure une irrésistible envie de danser, comme son nom l'indique, alors que son texte se veut en réalité moins jetable, dénonçant le jeunisme tout en affichant un optimisme à rude épreuve. Sur "Stop Me from Falling", l'hymne "Golden" avec ses effusions western entre "Whenever Wherever" de Shakira et Ennio Morricone, sans oublier le bondissant et rafraîchissant "Live a Little" et l'excellent "Raining Glitter", seule Kylie song par excellence de l'album, Kylie Minogue trouve le bon équilibre et vise dans le mille. Difficile de ne pas se surprendre à taper du pied ou dans les mains, et à chanter les refrains à tue-tête en s'imaginant sur un parquet en santiags, un chapeau sur la tête. L'édition Deluxe réserve aussi son lot de bonnes surprises comme l'électro "Every Little Part of Me", calibré pour les radios et les dancefloors, ou le rutilant "Rollin'", très Avicii époque "Wake Me Up".

Découvrez le clip "Stop Me From Falling" de Kylie Minogue :



Le reste du temps par contre, ça coince. Non pas que les chansons de Kylie Minogue ne sont pas bonnes, mais l'étincelle ne prend pas. Souvent car le genre country-dance peut vite tourner en rond, ou, pire, paraître daté. Comme sur l'accrocheur "A Lifetime to Repair", à l'atmosphère country intéressante et réussie mais qui manque d'éclat. C'est d'ailleurs ce qu'on peut reprocher généralement à l'album. D'avoir de bonnes idées mais de ne pas aller au bout, de ne pas creuser pour en proposer le meilleur afin d'apporter un relief supplémentaire, plus puissant. Quitte donc à nous laisser sur notre faim. A l'instar de la ballade "Sincerely Yours", qui a pourtant tout pour devenir un gros tube radio, "One Last Kiss", "Love", ou "Shelby '68". Fades. Une déception quand on regarde la carrière de Kylie, qui a souvent su se renouveler sans perdre le feu sacré.

Quoi qu'il en soit, Kylie Minogue, visiblement apaisée, possède encore et toujours cette aura indescriptible, avec cette sensualité dans la voix, ce timbre girly et fort à la fois, qui habite un projet, réussi ou non. Elle se confie plus que jamais dans ses textes sur ses hauts et bas, ses espoirs et ses failles (« If I get hurt again, I'll need a lifetime to repair », « Shining bright if I listen I can hear it ») . Elle n'est jamais d'ailleurs jamais aussi juste que lorsqu'elle brise l'armure sur la superbe ballade dépouillée, "Radio On". Une véritable déclaration d'amour à la musique, qui sauve parfois face aux difficultés de la vie. La voix enraillée par la douleur, avec une mélancolie désarmante, Kylie n'a sans doute jamais chanté comme ça. La vraie belle surprise de l'album.