Kiddy Smile

Crédits photo : Romain Guittet
Kiddy Smile est l'un des artistes queer les plus prolifiques et en vue de la scène française. Après une série d'EP entre 2012 et 2016, l'artiste électro a braqué les projecteurs sur lui avec la sortie en 2018 de son premier album "One Trick Pony", pour lequel il avait reçu une invitation de l'Elysée à jouer ses morceaux pour la Fête de la musique. Militant actif de la cause LGBTQ+, le DJ avait alors arboré un t-shirt sur lequel il était écrit « Fils d'immigrés, noir et pédé ». Un geste qui illustre la démarche politique qui imprègne l'univers de l'artiste, figure incontournable de la scène ballroom parisienne et qui ne manque jamais d'affirmer ses convictions, que ce soit dans ses concerts ou dans ses clips, toujours très engagés. « Une fois qu'on a ouvert cette discussion, on ne peut pas revenir en arrière, de même qu'on ne pourra plus agir comme si le mouvement #MeToo n'avait jamais existé. Certains s'offusquent de tant de précautions, mais c'est un changement pour le meilleur. Il faut bien refléter la société telle qu'elle est » expliquait-il en 2019 au magazine Numero pour aborder la question de la représentation dans la mode, et plus largement dans l'espace médiatique.

Bientôt juré dans "Drag Race France"

Star du documentaire "QUEER & FIER(ce)" et récemment vu aux côtés de Vitalic dans le clip orgiaque "Rave Against The System", Kiddy Smile revient en cette semaine marquée par le premier tour de l'élection présidentielle avec un nouveau morceau, "Spread It", et un clip coup de poing à la dimension très sociale et politique. Sur un beat orienté club et french touch, le producteur met en scène un déluge de violence et fait pleuvoir les coups. Car dans cette vidéo réalisée par lui-même, Kiddy Smile est enlevé, retenu prisonnier et frappé par une horde de policiers qui lui lancent des injures à caractère homophobe et raciste dans un entrepôt désaffecté qui va devenir un temple de l'horreur. Maquillé et laissé presque nu, l'artiste, jeté au sol, se relève systématiquement pour faire face à ses agresseurs, qui le conduisent lentement vers un bûcher. Face aux membres des forces de l'ordre parfois cagoulés qui le conspuent et lui crachent au visage, dans une espèce d'hystérie collective, Kiddy Smile est attaché à un poteau et finit par être jeté en pâture aux flammes, pour mourir brûlé vif. Le choc.

Regardez le clip "Spread It" de Kiddy Smile :



Sur son compte Instagram, Kiddy Smile écrit quelques mots pour célébrer la sortie du clip de "Spread It". « J'aimerais remercier tous les gens qui m'ont aidé à donner vie à ma vision » indique l'artiste queer, que le public français pourra retrouver au mois de juin dans l'adaptation française de l'émission culte "RuPaul's Drag Race", dont il sera l'un des jurés aux côtés de la drag queen Nicky Doll et de l'animatrice Daphné Burki. « On vous réserve plein de surprises. Ça va être une expérience incroyable, je suis très content de faire partie d'un programme LGBT qui va éduquer les gens sur notre réalité, nos problèmes et notre culture artistique » atteste Kiddy Smile dans un live diffusé sur le réseau social. Vivement !