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Keen'V en interview : "On me met l'étiquette "musique de camping", je n'ai jamais compris"

Par Julien GONCALVES | Rédacteur en chef
Enfant des années 80 et ex-collectionneur de CD 2 titres, il se passionne très tôt pour la musique, notamment la pop anglaise et la chanson française dont il est devenu un expert.
Lors du tournage de "La grande soirée des 1001 nuits de Maître Gims - Ensemble pour la tolérance", qui vient d'être diffusée sur W9, Pure Charts a rencontré Keen'V. Le chanteur répond à nos questions sur son succès, les critiques, ses chansons coquines ou encore les Enfoirés.
Crédits photo : Bestimage
Propos recueillis par Charles Decant.

Ton dernier album "7" est sorti et, grâce aux singles "Elle a" ou "Le chemin de la vie", le public répond toujours présent. Tu as une explication ?
Non... Je ne pense pas qu'on puisse duper les gens longtemps. Donc quand tu fais le truc vraiment par plaisir, je pense que ça se ressent.

Si tout s'arrête, ce n'est pas grave
Tu t'attends à ce que le public soit toujours là à chaque fois ?
C'est le meilleur trophée de ma vie que le public soit là encore neuf ans après. Mais à chaque album, je suis en dépression un mois avant. Je ne suis pas bien parce que je me dis : "Est-ce que je me suis trompé ?". Quand tu fais un album, tu le fais pour toi et pour eux surtout mais tu ne sais jamais si tu t'es trompé... Tu le sais que quand ils l'écoutent. Grâce aux réseaux sociaux, on a les retours très rapidement. J'étais très heureux de voir qu'ils étaient toujours là et que c'était un de mes meilleurs albums. Ça n'a pas de prix.

Est-ce que parfois tu penses au jour où ça s'arrêtera ?
Je ne suis pas inquiet. Ce n'est pas dans ma nature. Si ça s'arrête, ce n'est pas grave, on fera autre chose. 10 ans, tu imagines ? J'aurais vécu mon rêve de gosse, c'est magnifique.

J'ai essayé d'évoluer
Tu vas chanter devant une marée humaine durant le concert de la tolérance avec Maître Gims en invité d'honneur. Les chiffres varient de 100.000 à 300.000 personnes. La tolérance, c'est important pour toi ?
La tolérance, c'est le mot et le maux qu'on doit soutenir et combattre en même temps. Il faut se battre pour cette tolérance, ça enlèverait la jalousie... Il y a toujours un truc malsain où tu juges les gens sur une apparence, alors que quand tu apprends à les connaître tu te dis : "Je me suis trompé". La tolérance, c'est hyper important.

Sur "Donne moi un son", tu chantes "Parfois j'ai l'impression d'être incompris, y'a tant de mépris". Comment tu vis les critiques ?
C'est la vie de tout le monde, on est jugé tout le temps. Moi je suis dans une case : je fais de la musique de camping. J'ai jamais compris mais bon... On m'a mis dans cette case-là, elle ne me dérange pas. S'ils veulent me mettre autant de préjugés qu'ils veulent, ils peuvent. Je fais de la musique parce que j'aime ça. J'aime quand c'est triste, j'aime quand c'est festif. Si on ne retient que le côté festif, ça me va très bien. Mais encore une fois, c'est un manque de tolérance.

Oui mais on a tous des a priori...
Je n'ai d'a priori sur aucun artiste. J'écoute et je me fais mon avis, et je le garde pour moi. (Rires) L'album de Big Flo & Oli par exemple, c'est un petit chef d'oeuvre alors que je ne serai pas allé l'écouter de moi-même... C'est du hip-hop, ils sont très jeunes, je ne voyais pas ce qu'ils avaient à raconter qui aurait pu me toucher. Mais heureusement que j'ai eu la démarche d'aller écouter, car ça a été une claque.

Regardez le clip "Elle a" de Keen'V :



En dix ans, tu as évolué mais le côté festif, ça t'a accompagné tout le temps...
Ça a toujours été moi à 100%. Mais tu évolues... J'écoute beaucoup de musique. Il faut rester à la page. Si je faisais la même chose qu'il y a neuf ans, les gens m'auraient dit : "Stop". Même dans mon public, certains disent : "Je préférais ce que tu faisais avant". Oui mais je suis content car il faut regarder l'ensemble. Une carrière, ça se regarde sur l'ensemble. Claude François a commencé avec du twist puis du disco... S'il était encore là, il ferait peut-être du hip-hop ou de la pop. Il faut se dire : "Il a fait tout ça". J'ai essayé d'évoluer, dans le bon ou dans le mauvais sens pour certains. Mais je ne me suis pas forcé à faire quelque chose.

Je ne cherche la crédibilité de personne
C'est important pour toi d'être crédible ?
Je ne cherche la crédibilité de personne. Tout va très bien. Je ne cherche pas qu'on m'adoube. Tant que le public ça lui plait, le reste... Le métier peut dire ce qu'il veut. Ça ne m'empêchera pas de dormir.

Sur "Privilégié", tu évoques ton statut de célébrité et ton rapport à l'argent : "J'préfère les gens à l'argent". C'est un joli sentiment, mais l'argent ça aide...
Ça aide quand même mais si je devais choisir entre être très pauvre et avoir ma famille et mes amis auprès de moi, et être riche mais les voir que très rarement, le choix est vite fait. Sans aucune démagogie. C'est très Miss France de dire ça mais je le pense vraiment. La richesse humaine, du coeur, m'apporte beaucoup plus.

Je ne refuse jamais une photo
Comment tu as vécu le succès, l'argent, la notoriété, la presse people ?
Je n'ai pas été très peopelisé. J'habite à Rouen, je ne suis pas emmerdé. Le mec il va aller où ? Ce qui a été difficile c'est que quand tu sors, il n'y a plus un moment où tu es Kévin, tu es Keen'V. Quand je sors de chez moi, je dois faire attention à comment je m'habille. Chez moi, je suis en jogging car j'ai mes chiens et je ne veux pas qu'ils me ruinent mes fringues ! (Rires) Je ne peux pas sortir comme ça, je ne suis pas sûr que les gens soient prêts à voir quelqu'un de trop normal. Pourtant, je suis normal le plus possible. J'essaie de m'apprêter quand même pour garder une image intacte qu'ils ont de moi. Et puis, si on me demande une photo, je ne peux pas être en jogging. Et je ne refuse jamais une photo. Je ne fais pas ça.

Tu as encore et toujours des paroles coquines dans tes chansons. C'est toujours un plaisir ?
Oui parce que je suis encore un des rares à le faire. C'est ma façon aussi de dire que je n'ai pas encore été pourri par le système. Ça a été ma marque de fabrique donc si je l'enlève complètement, on va se dire : "Il a changé". Je ne veux pas qu'on croit que je change. Et puis, c'est un kiff, je trouve ça tellement borderline.

Regardez le clip "Le chemin de la vie" de Keen'V :



Tu es hyper populaire, tu renvoies quelque chose de positif. Pourquoi on ne te voit pas dans Les Enfoirés ?
La cause me plait. J'aurais peut-être du mal avec les égos des uns des autres. Moi je n'en ai pas, donc j'ai du mal à comprendre qu'on en ai. J'ai plutôt tendance à ne pas me prendre la tête, de ne pas faire chier les gens... Si j'en voyais... Ça me gâcherait mon plaisir. Mais je ne suis pas du tout contre, au contraire car la cause est magnifique. C'est quand même fait pour aider les gens. Quand on leur tape dessus, ça me fait un peu de peine. Je ne comprends pas... J'ai lu des trucs l'année dernière, c'était assez violent. Les gars il ne faut pas oublier qu'ils font ça pour une bonne cause.

Parfois, certains artistes font la différence entre la cause des Restos du coeur et le spectacle, plus potache peut-être...
C'est second degré, c'est marrant. Après, je ne sais pas si je serais prêt. En vrai, je préférerais me déguiser et aller donner à manger aux gens. Mais sans être filmé. Ça me ferait plus plaisir. J'aurais vraiment l'impression d'être à la genèse du truc. Coluche quand même il portait ses couilles, on le voyait vraiment aux Restos du Coeur, il était au contact des gens, c'est l'essence du truc. C'est ce Goldman et Coluche ont voulu donner. Je ne dis pas que ça se perd, au contraire, mais ils ont trouvé une autre façon de le faire. Et puis le gros spectacle, les ventes du DVD, ça fait plus d'argent donc c'est encore mieux.
Pour en savoir plus, visitez keenv.com ou son Facebook officiel.
Écoutez et/ou téléchargez le dernier album de Keen'V sur Pure Charts.

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