Si l’inspiration jamaïcaine paraît évidente, Kana a toujours transgressé les lois du genre en­ fusionnant au fil de ses albums les différents courants musicaux qui influencent le combo. Atypique, en marge, jamais là où on l’attend, dans les petites salles où le groupe a fait ses armes comme sur les grandes scènes, mais aussi sur les ondes des grandes radios nationales, il s’est toujours affranchi des modes et poursuit sa route depuis dix ans. En 2003, nouvelle escale, second et nouvel album (faisant suite à l'éponyme paru en 2000). "Entre frères" (Top 34 en 2003), enregistré à Dakar dans le studio de Yousou N’Dour, avec le très médiatisé "Plantation" (Top 5 en 2002), mais aussi "Pas de problèmes" (Top 55 en 2003) ou "L’escargot", il fait parler de lui dans les médias et lui ouvre les scènes de France, Belgique, Suisse et Allemagne. Partageant l’affiche avec des artistes comme Burning Spear, Israël Vibration, Jimmy Cliff, Terence Trent D’Arby, Amadou et Mariam, Pierpoljak, Tryo, Sinsemilia, Zebda, Mickey 3d, Rita Mitsouko... la “Kana family” balade ses humeurs au fil des concerts. "Entre frères" se vendra à 55 000 exemplaires, avec un single qui atteint les 350 000 ventes, et donne au groupe une véritable audience. Avec des titres prônant l’écologie active et la tolérance, pratiquant un ton décalé et le second degré, Kana s’impose en quelques mois comme l’un des groupes phare du reggae français. Après plusieurs années d’absence et en pleine mutation de l’industrie du disque, le groupe revient dans les bacs avec "Les fous, les savants et les sages", il y a deux ans (Top 166 en 2008). Entre reggae, soul, chanson française et musique cubaine, ce troisième opus vient asseoir sa réputation, et se vendra à plus de 10 000 exemplaires.

"Internacional" : le nouvel album

Aujourd’hui le groupe présente son quatrième album studio, enregistré au creux de l’hiver dans le sud de la France. "Internacional" est le plus radical des albums de Kana. Enregistré “live and direct” dans le pur esprit des productions “motown”, l’univers musical s’est encore élargi avec de belles rencontres et les quatorze titres s’enchainent en français, anglais, patois jamaïcain, espagnol et portugais, sans le moindre soucis de cohésion. De nouvelles voix viennent accompagner la “family” pour un voyage affranchi des barrières de style et de genre. Les textes évoquent le combat et l’amour, la tendresse et la rébellion. La musique porte le message au delà des frontières. Elle se fait encore plus dépouillée et purement instrumentale sur le volet “In dub”. Kana enfonce donc le clou, assumant à cent pour cent sa fondation reggae, un son puissant dans la tradition “roots” des studios jamaïcains.

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