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Hier soir, Juliette Armanet a rempli à nouveau la Cigale de Paris pour savourer le succès de son premier album "Petite amie". A 33 ans, force est de constater que l'ancienne journaliste a tout compris. Débarquant après une longue introduction de ses quatre musiciens, la chanteuse écarte les bras sous les applaudissements, tourne sur elle-même comme une diva à l'ancienne et s'installe derrière son piano. Les premières notes de "Manque d'amour" résonnent. Bonne surprise : la voix de Juliette Armanet est aussi saisissante que sur disque, enveloppant ses paroles imagées et espiègles, et d'emblée, l'artiste fait chanter le refrain par les spectateurs. Très à l'aise, celle qui est présentée - à juste titre - comme la relève de la chanson française fait revivre un âge d'or que personne n'était véritablement parvenu à ressusciter jusqu'ici.

Juliette Armanet fait grimper la fièvre

Au fil de ses superbes chansons, tour à tour nostalgiques, tristes ou endiablées, Juliette Armanet se glisse dans les pas de Véronique Sanson, Michel Berger, France Gall ou William Sheller avec humilité et brio. Sans singer, même si elle s'amuse de ce kitsch assumé avec sa boule à facettes, ses fausses postures de star et son rideau pailleté en arrière-plan. Sublimement éclairée au fil des ambiances et des histoires qu'elle raconte avec simplicité et justesse, Juliette Armanet installe rapidement une fièvre disco grâce aux titres les plus survoltés de son répertoire ("Star triste", "L'indien", "Cavalier seule") ou d'autres qu'elle ré-arrange sur le final avec énergie pour muscler son jeu, avant de miser sur la mélancolie grâce à ses ballades magnifiques "L'amour en solitaire" ou "Sous la pluie".

Regardez Juliette Armanet chanter "Alexandre" en session live :



L'autre force de Juliette Armanet, c'est sa proximité. L'anti-star par excellence. En début de concert, elle serre la main des spectateurs du premier rang, multiplie les clins d'oeil, rebondit avec amusement aux réclamations de certains fans... Quand les spectateurs crient entre deux chansons, elle répond avec un baiser déposé sur son micro, et invite même un Alexandre de la fosse à s'asseoir à côté d'elle sur le très beau titre "Alexandre", n'hésitant pas à lui déclarer sa flamme en surjouant ses paroles pour dédramatiser (avant de lui offrir un petit bouquet de fleurs). A la fin de "L'accident", sans doute sa plus belle chanson, Juliette Armanet, seule au piano éblouie par un halo de lumière, finit les larmes aux yeux, la gorge serrée. « Ça c'est derrière nous et c'est très bien » lance-t-elle dans un sourire triste, envahie par l'émotion alors que son public l'acclame. Mais la fureur reprend rapidement le dessus quand elle interprète l'inédit "Loulou" ou "Un samedi soir dans l'histoire", avant de nous quitter avec une adaptation française du hit "I Feel It Coming" de The Weeknd. Drôle, humaine, touchante... Juliette Armanet, la "petite amie" idéale.

Setlist du concert de Juliette Armanet

Manque d'amour
La carte postale
L'Indien
Star triste
Cavalier seule
L'amour en solitaire
L'accident
Alexandre
Sous la pluie
A la folie
Loulou
Un samedi soir dans l'histoire
Adieu Tchin Tchin
Je te sens venir ("I Feel It Coming")