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Julien Clerc : symphonique, je vous aime

Par Steven BELLERY | Rédacteur
Julien Clerc a débuté sa tournée symphonique il y a quelques jours à peine. Il était de passage ce week-end au Palais des Congrès de Paris. Compte-rendu.
Crédits photo : ABACA
Ils peuvent être "jaloux". Hier soir au Palais des Congrès, Alain Souchon, Isabelle Boulay ou Calogero avaient fait le déplacement pour venir applaudir Julien Clerc. Costume noir trois pièces, cravate rouge, il entre sur scène sans musique. Salue le public qui l'applaudit chaleureusement et s'installe au piano.

C'est avec "Jaloux" qu'il entame son tour de chant. Le rideau rouge s'ouvre au milieu du titre dévoilant un orchestre symphonique d'une quarantaine de musiciens. Dirigés par Stéphane Gaubert et tous vêtus de noirs, les artistes se font plutôt discrets sur ce premier titre. Mais, Julien Clerc laisse vite sa place au piano pour entonner "La belle est arrivée". Ouf. Julien Clerc a vu les choses en grand. A l'instar de Calogero, Julien Clerc a réarrangé tous ses morceaux spécialement pour le symphonique. Il a confié la tâche au musicien Philippe Uminski. Résultat impeccable. Grandiose même.

Après un sage "Bonsoir", il poursuit avec "Loco (Ballade pour un fou)", les bras le long du corps, face au public. En trois titres, Julien Clerc donne le ton : grande classe. Vocalement exceptionnel il enchaîne avec "Je sais que c'est elle". Puis, introduit son concert par une longue citation de Charlie Chaplin : « Les écrivains sont des gens charmants, mais pas très donnants ; tout ce qu’ils savent, ils en font rarement profiter les autres ; la plupart d’entre eux le gardent dans les pages de leurs livres. Les savants pourraient être d’agréables compagnons, mais leur simple présence dans un salon paralyse l’esprit de tout le monde. Les peintres sont assommants parce que la plupart d’entre eux voudraient vous faire croire qu’ils sont philosophes plus que peintres. Les poètes appartiennent à n’en pas douter à la classe supérieure et, sur le plan individuel, ce sont des gens plaisants, tolérants et fort agréables. Mais je crois que ce sont les musiciens dans l’ensemble qui sont les plus faciles à vivre. Il n’y a rien d’aussi chaud et d’aussi émouvant que le spectacle d’un orchestre symphonique. », raconte le chanteur qui annonce un texte de Maxime Le Forestier. Julien Clerc interprète alors "Fou, peut-être", morceau issu de son dernier album du même nom.

Crédits photo : ABACA
Des rideaux apparaissent devant et/ou au fond de la scène. Tour à tour colorés ou servant d'écrans géants, l'un d'eux reflète une image de danseuse flamenco lorsque Julien Clerc chante "Une andalouse". Les tons sont blanc/vert pour "La jupe en laine" – en solo, au piano – où l'on voit simplement un trompettiste éclairé à la poursuite en fin de morceau. Suivent les sublimes "La nuit, c'est tous les jours" (texte d'Alex Beaupain, présent sur le dernier album) ou "Le cœur volcan". Il nous emmène ensuite faire un tour du côté de "L'hôtel des caravelles" (très beau tableau printanier avec boules à facettes) puis revient à l'hiver grâce au "Patineur". Un morceau sportif qui l'oblige à tomber la veste pour "This melody" où il improvise un pas de danse. C'est toujours "Utile" pour faire plaisir à la gent féminine.

Julien Clerc revient au piano pour une version solo du "Grand cygne blanc". Des dizaines de fans s'approchent de la scène. Alors que les musiciens doivent ré-accorder leurs instruments, le chanteur propose un petit jeu au public en lui demandant de faire la différence entre violon et violoncelle, hautbois et clarinette,… Le temps d'un "Niagara" au piano, l'orchestre est à nouveau en place pour "Le temps d'aimer". Julien Clerc enchaîne ensuite les tubes "Si on chantait", "Double-enfance", "Elle voulait qu'on l'appelle Venise". Le Palais des Congrès est debout. Le public plutôt sage est quasi assommé par la beauté des arrangements symphoniques. Julien Clerc qui débute à peine sa tournée semble si à l'aise sur scène que c'est bluffant.

Julien Clerc s'offre le luxe de reprendre "Laissons entrer le soleil" accompagné d'une seule guitare. Les musiciens l'entourent debout et l'applaudissent. Le rideau se ferme. Mais se rouvrira trois fois. Julien Clerc revient avec "Ma préférence à moi", "Femmes je vous aime", "Ce n'est rien" et "Fais moi une place" comme ultime morceau d'un concert de deux heures. Oui le symphonique peut se marier à la variété. Calogero l'avait prouvé. Julien Clerc surpasse l'exercice avec classe et émotion.
Pour en savoir plus, visitez julienclerc.com, ou sa page Facebook.
Ecoutez et/ou téléchargez l'album "Fou, peut-être" de Julien Clerc.
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