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"Mon pays c'est l'amour" de Johnny Hallyday : notre critique de l'album titre par titre

Par Julien GONCALVES | Rédacteur en chef
Enfant des années 80 et ex-collectionneur de CD 2 titres, il se passionne très tôt pour la musique, notamment la pop anglaise et la chanson française dont il est devenu un expert.
Le jour J est arrivé. "Mon pays c'est l'amour", l'ultime album de Johnny Hallyday, est sorti. Mais au-delà du caractère exceptionnel de cette sortie posthume, que vaut réellement ce disque du Taulier ? Pure Charts l'a écouté et vous délivre sa critique, titre par titre.
Crédits photo : Pochette de Mon pays c'est l'amour

1. "J'en parlerai au diable"


L'émotion est là quand on appuie sur "play" pour écouter cet album posthume de Johnny Hallyday. D'autant que sur la piste d'ouverture, "J'en parlerai au diable", qui fait d'ailleurs office de premier extrait, le rockeur anticipe le jour où il mourra et qu'il devra assumer ses actes. « J'en parlerai au diable / Si l'heure vient à sonner / De m'asseoir à sa table / Et dire ma vérité / J'en parlerai au diable / Il saura m'écouter / L'innocent, le coupable / L'homme que j'ai été » lance Johnny Hallyday, avec une voix solide et impressionnante. Sombre, faisant parfois penser à "Que je t'aime" dans les arrangements, "J'en parlerai au diable", sorte d'adaptation de "Conversation With The Devil" de Ray Wylie Hubbard signée Bertrand Lamblot et composée par Maxim Nucci, est une superbe introduction. Frissons garantis. 5/5

2. "Mon pays, c'est l'amour"


Donnant son titre à l'album, dont le choix est discutable après la guerre qui oppose David et Laura à Laetitia Hallyday, "Mon pays, c'est l'amour" renoue avec le rockabilly si cher à Johnny au début de sa carrière. Bienvenue à Nashville sur ce morceau à l'énergie ravageuse, où l'interprétation de Johnny Hallyday, en force, ne fait pas du tout dans la nuance. « Mon pays c'est l'amour / Je suis né dans ses bras / En même temps que toi / J'ai grandi sous ses doigts / En même temps que toi » lance le Taulier avec un plaisir non dissimulé. On sent qu'il s'amuse et que la chanson, qui respecte les codes du genre, se révèle enlevée avec ses guitares et son solo de trompette particulièrement efficace, mais elle n'est pas franchement originale. Par contre, "Mon pays, c'est l'amour" aurait été parfaite pour la scène ! 3/5

3. "Made in Rock'n'Roll"


Même ambiance rockabilly pour "Made in Rock'n'Roll" où là encore Johnny Hallyday impressionne en forçant sur sa voix en s'en donnant à coeur joie. Les guitares s'affolent alors que l'artiste martèle « C'est pas le temps qui va user ma carcasse ». Comme s'il défiait la mort inéluctable, Johnny Hallyday se fait encore et toujours plaisir en provoquant le destin, avec le sourire : « Le temps il se lassera bien avant moi / Te marre pas tu verras / C'est écrit sur ma peau je suis Made in Rock'n'Roll ». Le texte, signé Pierre Dominique Burgaud et adapté du "Let The Good Times Roll" de JD Mc Pherson, n'est pas très fin et se révèle un peu facile, faisant de "Made in Rock'n'Roll" l'un des titres les moins palpitants de l'album. 1,5/5

Regardez le clip de "J'en parlerai au diable" de Johnny Hallyday :



4. "Pardonne-moi"


"Pardonne-moi" est l'un des grands moments de cet album "Made in Rock'n'roll" de Johnny Hallyday. Signé Yohann Malory et Hervé Le Sourd, composé par Yodelice et Yarol Poupaud, le titre sonne inévitablement comme la dernière chanson d'amour de Johnny à sa femme Laetitia Hallyday. « J'aimerais t'aimer, comme il se doit, pardonne-moi », « Comment pourrais-je, tromper la mort, quand elle sourit », « Sauver l'amour, sauver l'envie, une dernière fois ». Plus que jamais, Johnny Hallyday fend l'armure pour s'excuser de ne pas avoir été toujours à la hauteur de leur amour. Une ballade forte - la seule véritable ballade du disque - qui devrait en émouvoir plus d'un et qui aurait pu devenir un tube de plus pour le rockeur disparu ! 4/5

5. "Interlude"


Superbe morceau instrumental signé Yvan Cassar, fidèle collaborateur de Johnny Hallyday. Touchant, quasi-cinématographique. Une belle respiration !

6. "4m2"


Retour au rock et surtout au blues avec "4m2" dans lequel Johnny Hallyday se met dans la peau d'un homme emprisonné. Un clin d'oeil à son tube "Les portes du pénitencier" ? « Quatre mètres carrés et des poussières / C'est la dimension de l'enfer / Quatre mètres carrés et des poussières / C'est la mesure de ma misère » chante l'artiste sur un texte simpliste, enchaînant les clichés, tandis que la réalisation signée Yodelice, certes impeccable, manque de rage. Malheureusement, "4m2" ne marquera pas les esprits. 2/5

7. "Back in LA"


Los Angeles, une ville si chère à Johnny Hallyday. Forcément, il fallait qu'il lui rende encore hommage. C'est Miossec, qui a déjà signé de nombreux textes pour le rockeur, qui s'est mis au travail ici. Les couplets sont particulièrement réussis : Johnny, esseulé, n'a plus goût à rien alors que sa dulcinée l'a quitté du jour au lendemain. « Depuis que t'es partie je ne vois plus le soleil / De toute façon la ville n'est plus pareille / Il fait si chaud qu'on ne voit plus vraiment bien le ciel ». Dommage que le refrain soit plus léger quand les choristes répètent « I want you back in LA ». Certes, "Back in LA" aurait réservé un moment de ferveur lors des concerts prévus par Johnny Hallyday, qui rêvait d'une tournée des stades, mais sur disque le résultat n'est pas flamboyant. 2,5/5

8. "L'Amérique de William"


Les références aux Etats-Unis sont légion dans le répertoire de Johnny Hallyday. Cet album posthume ne déroge pas à la règle avec notamment "L'Amérique de William". Mais qui est ce William ? Il s'agit du célèbre photographe William Eggleston, né à Memphis et qui a immortalisé l'Amérique sur des portraits ou des paysages en couleurs, témoignant du quotidien des habitants dans les années 70. Teinté de country, "L'Amérique de William" se révèle être un hommage authentique, qui vient du coeur, grâce aux paroles poétiques de Jérôme Attal. « L'Amérique de William / Ce sont les grands espaces intimes / Vus d'une fenêtre de cuisine / Ce sont les mégots de l'espoir / Qui fument encore sur les trottoirs ». Superbe ! 4/5

9. "Un enfant du siècle"


Yohann Malory et Hervé Le Sourd étaient décidément très inspirés à l'idée d'écrire pour Johnny Hallyday. Sur une production rock, et une mélodie radiophonique sans être jetable (merci Yodelice et Yarol Poupaud !), "Un enfant du siècle" permet au Taulier de poser un regard teinté de nostalgie sur le monde et son existence. « Puisque le ciel est grand / Que le temps nous tue / Que restera-t-il de nous / Puisqu'on fait semblant / Et qu'on s'habitue / À ne rien se dire du tout » clame Johnny sur son refrain enraciné, porté par des guitares hurlantes et une interprétation puissante. Sans être incroyable, "Un enfant du siècle" s'écoute sans déplaisir. 3/5

10. "Tomber encore"


"Tomber encore" est clairement l'un des gros singles potentiels de cet album posthume. Et c'est peu dire que la chanson aurait pu ne jamais voir le jour puisqu'elle est signée... par un fan de Johnny - Boris Lanneau - qui lui a soumis des textes il y a trois ans après un concert. Il a bien fait ! Oui, "Tomber encore" est un titre pop-rock FM classique - certains diront générique - mais la voix de Johnny et l'efficacité du refrain en font un morceau accrocheur, que tout le monde pourrait fredonner : « Fais-moi encore tomber, tomber amoureux fou, Fais-moi encore tomber, tomber à genoux ». 3,5/5

11. "Je ne suis qu'un homme"


Là encore signé Yohann Mallory et Hervé le Sourd, le texte de "Je ne suis qu'un homme" a de quoi faire frissonner le public. Si le titre n'est en réalité pas vraiment passionnant, ses arrangements crépusculaires - avec ses cordes vibrantes - et ses paroles qui sonnent comme une ultime révérence alors que le rockeur nous a quittés, lui donnent une aura particulièrement forte et émouvante. « J'aurais voulu rester / Pour le pire le meilleur / Mais je ne suis qu'un homme ». Difficile de rester insensible... 3/5

Réalisé d'une main de maître par Yodelice, "Mon pays c'est l'amour" n'est pas un album testament comme on pouvait s'y attendre. Ce n'est pas non plus le meilleur album de Johnny Hallyday. C'est finalement un disque comme les autres - ce qu'il était pour le chanteur qui comptait vaincre la maladie et remonter sur scène. Son âme rock et ses textes devraient séduire les fans.
Pour en savoir plus, visitez johnnyhallyday.com ou sa page Facebook officielle.
Écoutez et/ou téléchargez l'album "Mon pays c'est l'amour" de Johnny Hallyday.

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