Jenifer

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Moins de deux ans après avoir publié son quatrième album "Appelle-moi Jen", qui amorçait un nouveau tournant dans sa carrière, Jenifer propose "L'amour et moi". Plus long et plus produit, ce cinquième effort s'inscrit dans la continuité du précédent, mettant en relief la voix de la chanteuse dans un registre électro-pop. Comme première mise en bouche, c'est le single "Sur le fil" qui a été proposé aux radios. Un titre efficace et rythmé dans lequel l'artiste se présente en tant que funambule avec « une main de fer » et « un gant de soie » pour traduire la dualité qui l'habite, tiraillée entre ses envies et la raison.

Et si tout semble n'être qu'une simple question de « destin », c'est néanmoins l'amour qui accapare l'esprit de la chanteuse et occupe la majeure partie de ses chansons. Sur les douze titres que comporte cet album, tous traitent d'une manière ou d'une autre des rapports que la chanteuse entretient à l'amour. Au point d'être redondant ! On l'a bien compris, Jenifer préfère les amants aux maris qui « menottent à leur lit » dans "L'amour et moi". Ballade voulue poignante, cette chanson fait office de deuxième extrait de l'album. Elle s'inscrit dans la lignée d'un "Donne-moi le temps" ou d'un "C'est de l'or". A la différence près que Jenifer n'attend plus l'amour, comme elle le clamait dans son premier album en 2002 : « L'amour et moi, ça fait deux, ne tombez pas amoureux ! » chante-t-elle. La plupart des textes, malheureusement souvent trop légers, sont signés Yohann Malory, nouveau poulain de Mercury (Universal Music).

"Les jours électriques", une chanson d'ouverture très efficace

Ce nouvel album comporte peu de ballades. Et c'est tant mieux car les titres "Prisonnière" et "Mes nuits" ne sont pas ceux qu'on réécoutera avec entrain, préférant les morceaux plus rythmés comme "Les jours électriques", une ouverture séduisante signée Da Silva. Ce morceau s'avère efficace et s'apprécie en instantané. Les percussions donnent un rythme tandis que les gimmicks électroniques, fil conducteur de cet album, sont entêtants.

La production de "L'amour et moi" a été confiée à Silvio Libonne, membre du duo Mutine. Il apporte un vent de fraicheur dans l'univers musical de Jenifer. Parmi les pistes qui retiendront l'attention, "Orage en vue" et "Est-ce que tu m'aimes ?", et non les « baisers d'esquimaux » de "Hello" qu'on évitera. Pas de réelles surprises sur cet album, à l'exception peut-être de la chanson "Tu ne dis rien", midtempo comparant la voie lactée à un « désastre » amoureux. Et il faudra se diriger vers la version deluxe qui inclut deux titres accrocheurs : "Y a pas Jen", qui sonne reggae sur des rimes un peu faciles - mais ça marche ! Quant à "La pudeur", ce titre uptempo avec ses onomatopées, planant puis énergique, surprend par un enchaînement de rythmiques moins évident que sur l’ensemble des autres titres.