Jenifer

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Pour Jenifer, tout a débuté lorsqu'elle a quitté son job de serveuse pour se lancer, un peu par hasard, dans une aventure complètement inédite dans le paysage musical : la "Star Academy". Le 20 octobre 2001, 5,3 millions de Français découvrent le visage enfantin de cette apprentie chanteuse originaire de Nice qui cache, sous ses airs juvéniles, une voix en or. Trois mois plus tard, ils seront 11,8 millions à assister à sa victoire lors de la grande finale face à Mario ! « Quand Nikos m'annonce gagnante de l'émission, j'ai le regard de mes parents. Je fonds en larmes parce que je perçois ce sentiment de fierté de mes proches. C'est aussi un soulagement, parce que je vais passer à autre chose et en même temps, j'ai peur parce que je ne sais pas ce qu'il va se passer dehors » confie la star dans un format "Face A" tourné avec Purecharts autour de son premier tube "J'attends l'amour". Car le temps de son passage au château des Vives-Eaux, la "Star Academy" se transforme en véritable phénomène culturel ! Et Jenifer est, sans s'en rendre compte, la nouvelle coqueluche du public... « J'avais un peu peur de l'ampleur qu'avait pris cette énorme médiatisation et surmédiatisation, même. Quand on se déplaçait, c'étaient les Beatles ! ».

"On m'a mis 28 interviews à la chaîne !"

Peut-être un peu trop, pour Jenifer. Car entre sa soudaine célébrité, la pression de la maison de disques, les enjeux financiers colossaux qui pèsent sur ses épaules et le rouleau-compresseur promotionnel qu'on l'oblige à assurer, la jeune femme de 18 ans ne sait plus où donner de la tête. Son premier album ? Il a été enregistré en trois semaines seulement ! « Ça a été très rapide. J'ai passé plus d'heures à écouter les maquettes qu'on m'envoyait que de temps en studio ! C'était des équipes de nuit, de jour, et une chanteuse qui venait chanter dès qu'elle le pouvait entre de la promo... parce qu'on m'avait mis beaucoup, beaucoup de promo » se remémore l'interprète de "En attendant", à qui on avait programmé « 28 interviews à la chaîne rien que le lendemain du château » : « J'avais dormi je crois une heure ».

"Il y a de quoi perdre pied"

Elle est alors secondée par un entourage qui, de son propre aveu, n'est « pas très, très protecteur »... « J'avais une super maison de disques qui veillait au grain mais je disais oui à tout ! J'acceptais toutes les demandes. C'était compliqué ». Ses débuts dans le grand bain médiatique sont biaisés par son amourette avec Jean-Pascal, qui fait les gros titres de l'actualité. Sa vie privée est décortiquée dans les moindres détails, au point que la chanteuse finit par demander : « Je vais faire des interviews qui parlent un peu musique ou comment ça se passe ? ». Jenifer a le souvenir d'une séance photo particulièrement « horrible » : « Je ne citerais pas le nom de photographe mais mon dieu... Je ne m'étais pas reconnue sur les images, c'était horrible. C'est là que je me suis dit qu'il allait falloir dire non parce que ça ne va pas aller comme ça. Je vais être malheureuse à un moment donné, ce n'est pas possible. Ou alors je vais rentrer dans une posture ou un mensonge, un truc qui n'est pas moi ». « Il y a de quoi perdre pied » reconnaît-elle avec le recul.

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Malgré son manque d'expérience, Jenifer impose ses choix et sa vision à l'équipe artistique qui supervise sa carrière naissante. « Je savais ce que je ne voulais pas faire. (...) Ce n'est pas compliqué de dire non à partir du moment où mon non est justifié. Si on m'avait forcé à faire un truc... Ben déjà, on ne me force pas à faire un truc ! J'avais mon petit caractère quand même. Même si j'étais jeune, j'étais très lucide » raconte Jenifer au micro de Purecharts, qui tenait à défendre des chansons qui lui ressemblent : « J'avais peur qu'on croit que j'étais quelque chose de fabriqué, une marionnette qu'on menait là où ça arrangeait. Comme c'était mes choix, j'avais mes preuves à faire, à la maison de disques et puis envers moi-même ». Le succès de son premier tube "J'attends l'amour", matraqué en radio, lui a donc enlevé un poids : « C'est un soulagement de réaliser que cette chanson plaît autant qu'elle m'a plu. On a un sentiment de "ça va, j'ai pas trop mal choisi" ! J'étais soulagée que cette chanson soit aussi bien reçue ». La suite, c'est une histoire d'amour avec le public qui dure depuis plus de 20 ans.