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Jacques Dutronc balance : "Le Pen-à-jouir", Gainsbourg, "Je ne suis pas Charlie"...

Jacques Dutronc ne souffre pas du poids de l'âge et reste un électron libre. C'est ce qu'il faut conclure de l'interview fleuve publiée dans le nouveau numéro du magazine "GQ", parsemée de déclarations qui ne manqueront pas d'interpeller les lecteurs...
Crédits photo : ABACA / Montage Pure Charts
Alcool, amour, musique et politique. Jacques Dutronc s'offre la couverture du nouveau numéro du magazine GQ à l'occasion de la sortie d'un album tribute réunissant Zaz, Indochine, Brigitte ou encore Francis Cabrel et Julien Doré autour de lui et de son répertoire. Le chanteur, qui prépare actuellement un disque de chansons originales, « encore à l'état d'embryon », en profite pour se plonger dans le passé et rapporte quelques anecdotes avec humour.

"Fini les alcools forts !"


Jacques Dutronc s'exprime en premier lieu au sujet de sa vieille addiction à l'alcool, affirmant que c'est terminé pour lui « les alcools forts ». « J'ai arrêté. Cinq ans et demi d'interruption totale. Il fallait le faire, c'est beau ! Et surtout, beaucoup trop long ! Les gens disaient : "Mais il est aussi drôle que quand il n'a pas bu !", c'est quand même incroyable » se souvient-il, alors qu'il a « tourné pendant 20 ans à l'alcool de poire ». C'est ce qui l'a peut-être aidé à tenir le rythme des tournées durant sa jeunesse, alors que « les filles étaient cinglées » dès qu'elles le voyaient.

Passé 70 ans, le charme opère toujours d'après le chanteur. « Au cours de ma dernière tournée, en 2010, il y a eu trois morts ! C'étaient des personnes d'un certain âge, et ça leur faisait tellement plaisir. Donc leurs petits-fils leur offrent le billet, et il fait trop chaud ou je ne sais quoi : et boum ! Au revoir tout le monde. Libé a écrit : "Il fait mouiller les culottes des vieilles grands-mères" », se rappelle Jacques Dutronc.

"Le Pen... Le Pen-à-jouir, c'est tout ce qu'il y a à dire"


Son succès auprès de la gent féminine était tel qu'il aurait rendu jaloux Serge Gainsbourg. « Je ne le sentais pas. Ou alors, c'est peut-être par jalousie, parce qu'il rôdait autour de Françoise » affirme Jacques Dutronc, en référence à Françoise Hardy pour qui Gainsbourg avait écrit "Comment te dire adieu". Le chanteur des "Cactus" ne manque d'ailleurs pas l'occasion pour dresser un tableau relativement critique de la personnalité de son ancien rival. « Il fallait voir, c'était monstrueux quand il était bourré [...] il jetait des cendriers à la gueule des mecs » a-t-il renchéri.

Longtemps présenté comme un anarchiste, Jacques Dutronc n'en dit toujours pas plus à propos de ses convictions en 2015. « On ne peut pas me situer politiquement ! » estime le chanteur, tout en citant une poignée de « mecs qui l'intéressent », comme François Baroin, Michel Rocard ou encore Pierre Moscovici. Quant au clan des Le Pen, il n'arrive pas à en parler sans faire un jeu de mots incongru : « Le Pen... Le Pen-à-jouir, c'est tout ce qu'il y a à dire ». L'artiste n'y va pas avec le dos de la cuillère ! Et tant pis si certains s'offusquent de ne pas l'avoir vu solidaire de Charlie Hebdo en janvier dernier : « Il y en a plein le cul de dire : "Je suis Charlie". Faut arrêter ! Moi, je ne suis pas Charlie. Moi, j'essuie des verres au fond du café », a-t-il conclu.

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