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Superstar du reggaeton et roi du streaming comptant 57 millions d'auditeurs mensuels sur Spotify, J Balvin est l'un des artistes les plus adulés de la musique latine. Hélas, le chanteur l'apprend à ses dépens : tout pouvoir implique de grandes responsabilités. En publiant son nouveau clip "Perra" début septembre, le chanteur colombien n'imaginait pas à se retrouver au coeur d'une tempête médiatique ayant même fait réagir le gouvernement de son pays. La vidéo réalisée par Raymi Paulus met en scène des hommes et femmes grimés en chiens pour évoquer leur brûlant désir sexuel, la rappeuse Tokischa, qui apparaît en featuring, se roulant même dans une niche.



Lors d'une séquence, J Balvin promène deux femmes noires en laisse. La goutte de trop pour Marta Lucía Ramírez, la vice-présidente et chancelière de la Colombie, qui a décrié ce clip jugé dégradant. « L'artiste utilise des images de femmes et de personnes d'ascendance africaine qu'il présente avec des oreilles de chien. De plus, en marchant, le chanteur tire deux femmes d'origine africaine attachées par des chaînes au cou et rampant sur le sol comme des animaux ou des esclaves. Comme si cela ne suffisait pas, les paroles de la chanson ont des expressions directes et ouvertement sexistes, racistes, machistes et misogynes qui violent les droits des femmes, les comparant à un animal qui doit être dominé et maltraité » a-t-elle dénoncé publiquement.

"Cette vidéo ne me représente pas"

Face à l'ampleur de la controverse, le clip de "Perra" a finalement été retiré de YouTube il y a quelques jours. Censure de la plateforme ou geste de J Balvin lui-même pour étouffer l'incendie ? On a enfin la réponse. Jusqu'ici resté silencieux, l'interprète de "Que Locura" a pris la parole lors d'un live Instagram pour s'expliquer auprès de ses 49 millions d'abonnés. « Je veux présenter mes excuses à toutes les personnes qui se sont senties offensées, en particulier les femmes et la communauté noire. [Cette vidéo] ne me représente pas. Je suis pour la tolérance, l'amour et l'inclusivité. J'aime également soutenir les nouveaux artistes, comme ici Tokischa, une femme qui se bat pour sa communauté et pour les droits des femmes » a déclaré le musicien de 36 ans, qui avait décidé d'exploiter commercialement "Perra" pour promouvoir son nouvel album "JOSE".

.@JBALVIN apologizes for the video of "Perra" with #Tokischa. “My message has always been tolerance, love and integration,” he adds. pic.twitter.com/bXOzXv9MVf

— billboard latin (@billboardlatin) October 24, 2021

"L'art est un mode d'expression"

Ainsi, c'est donc bel et bien J Balvin qui a supprimé son clip polémique de YouTube. « En guise de respect, j'ai retiré la vidéo il y a huit jours. Mais puisque les critiques continuent, je suis ici en personne pour faire une déclaration » a-t-il indiqué, avant d'ajouter : « Maman, je suis désolé aussi. J'essaie de m'améliorer chaque jours de ma vie. Merci de m'avoir écouté ». Interrogée par Rolling Stones, la rappeuse Tokischa a pour sa part expliqué que la chanson sulfureuse était une mise en scène artistique. « Je me suis dit que si je parlais de "chienne en chaleur", j'allais utilisé tout le langage associé aux chiens. (...) C'était très conceptuel. Je comprends l'interprétation que les gens en ont eu et je suis profondément désolée que des gens se soient sentis blessés. Mais en même temps, l'art est un mode d'expression. Il s'agit de créer un monde » s'est défendue l'artiste dominicaine.