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Série de l'été : la carrière d'Indochine

Par Jonathan HAMARD | Rédacteur
Chaque semaine et ce jusqu'à la fin de l'été, Charts in France retrace la carrière d'un artiste ou d'un groupe français ou international dont le succès mérite une attention particulière. Nous revenons cette semaine sur les moments forts de la carrière d'Indochine. Jouant sur l'ambiguïté sexuelle, ce groupe polémique n'a jamais eu sa langue dans sa poche. Redécouvrez-le !
Considéré « has been » par certains, « dans le vent » par d’autres, Indochine ne laisse personne indifférent. Chantant depuis le début des années 80, le groupe se composant de deux à cinq musiciens selon les périodes, est encore aujourd’hui sur le devant de la scène à chaque fois qu’il fait paraître un album. Pour preuve, "La République des Météors" (2009) est l’une des meilleures ventes de l’année dernière. A l’heure où Indochine est au sommet de son art avec le "Meteor Tour" qui s’est arrêté pour un concert évènement au Stade de France en juin dernier, une rétrospective de leur carrière est de bon ton.

Indochine, c’est près de 30 ans de carrière et plus de 10 millions de disques vendus. Avec 11 albums originaux, 8 albums enregistrés en live et 5 compilations, il est le groupe français le plus vendeur et l’un des plus productifs. Tout commence en 1981 lorsque Nicola Sirkis et Dominique Nicolas fondent le groupe Indochine, avec l'aide d'un ami Dimitri Bodianski. Il ne leur faudra que quelques mois pour composer leurs premiers morceaux. Lors d’un premier show parisien dans une petite salle, le groupe est repéré et signe rapidement un contrat avec une maison de disques. Il enregistre son premier single, "Dizzidence Politik" dont le succès est éphémère. L’année suivante, le frère jumeau de Nicola Sirkis, Stéphane, rejoint le groupe qui assure la première partie de la tournée de Depeche Mode. Leur succès sur scène leur donne droit d’enregistrer un premier album qui paraît à la fin de l’année 1982 : "L’aventurier". Indochine signe d’ailleurs là l’un de ses plus grands succès : le single éponyme "L’aventurier" s’arrache à plus de 700 000 copies tandis que l’album s’écoule à plus de 300 000 exemplaires en France.

Regardez le clip du premier succès d’Indochine, "L’aventurier" :


Indochine enchaîne alors sur un second opus, "Le péril jaune" (1983) qui se vend à peu près autant que le premier. Toujours fidèle aux thématiques exotiques, le disque est promu par deux singles : "Miss Paramount" et "Kao Bang". Leur première tournée, passant par l’Olympia, confirme l’attrait du public pour leurs chansons. Deux ans plus tard, c’est l’effervescence ! Le groupe est au top puisqu'il s’exporte en Europe et au Pérou (certifié quadruple disque de platine) avec leur troisième opus simplement intitulé "3" et vendu à plus de 800 000 exemplaires. Il contient les tubes "3ème sexe" (Top Singles 3), "3 nuits par semaine", "Canary Bay" et "Tes Yeux noirs" (Top Singles 8), qui est l’un des tubes de l’été 1986. En outre, Serge Gainsbourg appréciant l’œuvre du groupe, décide de réaliser le clip de cette chanson. Ce sont plus d’un million de singles qui sont alors vendus en un peu plus d’un an.

Visionnez le clip "Tes yeux noirs" réalisés par Serge Gainsbourg (1986) :


Après de multiples concerts comptant entre autres cinq passages au Zénith de Paris, qui donnent vie à l’album live "Indochine au Zénith" (300 000 exemplaires vendus), le groupe fait paraître son quatrième opus dans la foulée. "7000 danses" surprend, déroute et agace. Le single "Les tzars" (Top Singles 17) annonce une évolution majeure vers un côté plus sombre dans les textes qui dérange. Les critiques se déchainent sur un groupe qu’ils avaient pourtant plébiscité quelques mois auparavant. C’est le début d’une rupture entre Indochine et les médias qui marque toute la carrière du groupe et qui transparait encore de nos jours. Vendu moitié moins que ses prédécesseurs, "7000 danses" est le début d’une longue période beaucoup moins médiatique pour Indochine. D’ailleurs, Dimitri Bodianski, déjà plus en retrait, quitte l’aventure.

"Le Baiser", cinquième album original d’Indochine, parait en 1990. Les médias n’en vantent pas la volonté de renouvellement que l’on ressent dans les inspirations textuelles et dans la recherche de nouveaux sons pour la composition. Moins « new wave » et plus acoustique, Indochine se targue de savoir allier les violoncelles et l’harmonica, ce qui ne leur permet pourtant pas de vendre beaucoup de disques. Entré en 9ème position du Top Albums, il glisse lentement vers la porte de sortie pour se vendre à 250 000 exemplaires au total. Toutefois, la compile "Le Birthday Album" (1991), qui célèbre les dix ans d’existence du groupe, rencontre un franc succès en s’écoulant à 600 000 exemplaires et donnant lieu à une tournée triomphale en 1992.

Ecoutez la chanson "Le baiser" (1990) :


La poursuite de la carrière du groupe s’annonce plus difficile en 1993 avec l’opus "Un jour dans notre vie". Complètement ignorée, cette œuvre pourtant méritante et soignée, est boycottée. Indochine doit également faire face au départ de Dominique Nicolas (remplacé par Alexandre Azaria) qui a composé les plus grands tubes du groupe. Les deux frères Sirkis souhaitent néanmoins poursuivre l’aventure. Malgré deux compilations, "Unita" et "Les versions longues" en 1996, qui ne trouvent que 200 000 preneurs, Indochine persiste à poursuivre alors que beaucoup les pensent tout simplement appartenant au passé.

Plus pop que les précédents, l’album "Wax" paraît également en 1996. A peine vendu à 100 000 exemplaires, il voit la rupture entre Indochine et la maison de disques BMG. Partant tout de même en tournée, sponsorisé par TF1, le groupe retrouve un public resté fidèle. L’album "Indo Live" (300 000 exemplaires vendus), paru en 1997 et enregistré lors des derniers concerts, est promu par la chaine de télévision, ce qui donne une impulsion, sinon un espoir, pour l’avenir. Ce nouvel espoir apparaît avec "Danceteria" qui est une lueur au fond du tunnel. Exit Alexandra Azaria pour laisser la place à Boris Jardel. Mais c’est aussi un adieu à Stéphane Sirkis qui meurt d’une hépatite de manière brutale. Repoussée de quelques mois, la sortie de "Danceteria" est le reflet des pensées noires de Nicola Sirkis. Si les sonorités pop prennent le pas, les maux sont au cœur des textes chantés lors d’une tournée "Danceteria Tour" qui a réuni plus de 150 000 personnes lors de 80 dates. Les hommages à l’artiste disparu se multiplient et sont à l’impulsion du caractère gothique que prend le groupe. Suit une deuxième tournée acoustique donnant lieu au disque "Nuits intimes", paru en 2001.

C’est l’année suivante, en 2002, que le retour d’Indochine sur le devant de la scène se produit. Comme un miracle, avec le titre "J’ai demandé à la lune" (Top Singles 1) vendu à près d’un million d’exemplaires, le groupe s’offre une deuxième vie. L’album "Paradize" devient rapidement 1er du Top Albums et s’impose comme une référence des ventes de l’année. Alliant l’exotisme d’autrefois, la pop des années 90 et l’inspiration gothique plus récente, "Paradize" condense les multiples facettes de l’œuvre d’Indochine. Les singles "Mao Boy", "Le grand secret" et "Marilyn" (dont le clip est censuré) sont tous de grands succès radiophoniques et leur donnent droit à la « Victoire de la musique du groupe de l'année » en 2003. Les radios, en particulier NRJ, et la presse semblent même en oublier ce qu’ils ont pu dire ou écrire quelques années auparavant… ! Le "Paradize Tour" est un véritable triomphe : 500 000 spectateurs. Il donne lieu à l’album "3.6.3" (200 000 exemplaires vendus).

Redécouvrez le clip "Marilyn" (2003) :


"Alice et June" (2005) confirme la place d’Indochine au sein des charts. Moins bien vendu, ce dixième opus devient toutefois numéro 1 du Top et s’écoule à plus de 400 000 exemplaires. On retient notamment les deux premiers singles "Alice et June" et "LadyBoy". La tournée qui en découle voit défiler plus de 600 000 spectateurs et 94 dates dont 2 à Hanoï (Viêt-Nam) pendant lequel Nicola Sirkis est accompagné de l’orchestre Philharmonique de la ville. Ces deux représentations donnent lieu à un album paru rn 2007, suivi en 2008 du double-album et d’un DVD enregistré lors du "Alice et June Tour" (certifié triple platine).

Enfin, le dernier album en date du groupe, "La république des météors" et l’histoire qu’on lui connait. Si les singles ne sont pas des tubes, l’album caracole en tête des ventes et s’écoule à plus de 300 000 exemplaires. La tournée "Météor Tour", toujours en cours, est un franc succès et s'est arrêtée pour une date au Stade de France le 26 juin : un spectacle qui donnera lieu à un DVD à paraître au mois de novembre.
Pour en savoir plus, visitez indo.fr, ou leur MySpace officiel.
Pour réserver vos places de concert, cliquez sur ce lien.
Pour écouter et/ou télécharger le nouvel album d'Indochine, "La République des météors", cliquez sur ce lien.
Visionnez le dernier clip d’Indochine "Un ange à ma table" :

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