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"Ça frise l'escroquerie" : Nicola Sirkis "atterré" par le prix des places de concerts

Par Théau BERTHELOT | Journaliste
Passionné par la musique autant que le cinéma, la littérature et le journalisme, il est incollable sur la scène rock indépendante et se prend de passion pour les dessous de l'industrie musicale et de l'organisation des concerts et festivals, où vous ne manquerez pas de le croiser.
Depuis quelques mois, les fans de musique sont en colère face aux prix exorbitants des concerts de Madonna, Beyoncé ou Usher. Dans les colonnes du JDD, Nicola Sirkis (Indochine) s'emporte contre ces pratiques "pas sincères" et explique pourquoi Indochine a toujours tenu à avoir des places à des prix accessibles.
Crédits photo : Bestimage
Jusqu'à 386 euros pour Madonna, 330 euros pour Metallica, 315 euros pour Elton John, 304 euros pour les BLACKPINK ou encore 441 euros pour pouvoir voir Usher depuis les premiers rangs. Depuis quelques années, le prix des places de concerts a explosé en France (et partout dans le monde) et chaque mise en vente d'une grosse tournée est l'occasion de voir jusqu'à quel prix les tickets vont grimper. Et ce sans compter les nombreux packs VIPs, défiants toute concurrence. Pour être au plus près du concert de Beyoncé au Stade de France, il faut débourser 3.000 euros ! Si la situation est plus dramatique aux Etats-Unis, où à cause du "tarif dynamique" des places pour Bruce Springsteen ou Taylor Swift se sont vendues jusqu'à 28.000 dollars, elle fait sortir de ses gonds certaines stars. Ainsi, Robert Smith de The Cure est en guerre contre Ticketmaster qui facture aux acheteurs des frais autant, voire plus élevés que le prix normal de la place, pour les concerts de la tournée nord-américaine du groupe de rock britannique.

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"Il faut quand même rester digne !"


En France aussi, un autre leader de groupe culte montre au créneau : Nicola Sirkis. A l'occasion d'une enquête réalisée dans le JDD, le chanteur d'Indochine se dit « atterré » par le prix des places des concerts de ses collègues. « Nous vivons dans un système d'économie libérale, les producteurs et certains artistes veulent du profit. Pas moi, pas à n'importe quel prix. Il faut quand même rester digne » souligne l'interprète de "L'aventurier". En effet, depuis le début de sa carrière, Nicola Sirkis s'est toujours battu pour maintenir un prix des places abordable sur les tournées d'Indochine.

Pour le "13 Tour", les billets les plus chers coutaient 48 euros. Ils étaient compris entre 60 et 85 euros pour le "Central Tour", un show de 3 heures avec une énorme scénographie. Une démarche « éthique, sociale, morale et même philosophique » pour le chanteur : « La musique est pour nous un art du partage et de la communion. Nous avons toujours été vigilants sur le prix de nos places. Les seuls concerts où nous ne pouvons pas imposer nos tarifs sont ceux des festivals, mais nous vérifions à chaque fois qu'il n'y pas d'abus ».

A LIRE - Beyoncé, Elton John... Quels sont les concerts les plus chers en France ?

Si Indochine a été touché, comme tous les artistes, par l'explosion des coûts, les tournées du groupe arrivent à être à l'équilibre financier car « elles sont complètes longtemps à l'avance ». « Mais nous ne faisons pas ou peu de bénéfices et cela se répercute sur nos cachets. Il m'arrive d'ailleurs de ne pas en prendre » souligne Nicola Sirkis. Pour lui, « aucun argument n'est pertinent » pour expliquer la hausse des prix des concerts (le Covid, les ventes de disques en chute libre...) autre que de « vouloir gagner de l'argent » : « Il y a toujours eu des billets chers, mais c'était exceptionnel. Mon premier concert, les Rolling Stones en 1976, c'était 42 francs [soit 6 euros, ndlr]. A l'époque c'était vraiment énorme. (...) Ce qui change aujourd'hui, c'est que ça devient la norme ».



"Ça me dégoûte"


Ainsi, Nicola Sirkis se désole de voir que les concerts sont en train de devenir comme les billets d'avion, avec des catégories et des conforts différents. « Tout le monde veut être VIP, mais tout le monde ne peut pas s'offrir les places premium. (...) Payer 800 euros pour entrer sans faire la queue, avoir droit au merchandising avant tout le monde et partir avec un bracelet, ça frise l'escroquerie. Ça me dégoûte d'autant plus de la part de certains que je ne soupçonnais pas de ne pas être sincères... » poursuit Nicola Sirkis. S'il ne donne pas de noms, il rappelle la mise en place de la "Zone 13" durant le "13 Tour" : « Une fausse "fosse or" devant la scène, accessible par un système de sélection aléatoire et au prix normal du billet fosse ». De quoi donner des idées à d'autres artistes ?
Plus d'infos sur le site internet officiel d'Indochine et leur page Facebook.
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