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"J'avais ordre de perdre" : les propos chocs de l'ex-patron de France 2 sur l'Eurovision

Par Julien GONCALVES | Rédacteur en chef
Enfant des années 80 et ex-collectionneur de CD 2 titres, il se passionne très tôt pour la musique, notamment la pop anglaise et la chanson française dont il est devenu un expert.
Alors que la France a grand espoir de faire sensation à l'Eurovision samedi soir avec La Zarra, Yves Bigot, ancien dirigeant de France 2, a révélé qu'il avait reçu "l'ordre de perdre" au concours à la fin des années 90 pour des raisons financières. Il s'explique sur ses propos qui scandalisent l'opinion.
Crédits photo : Capture France 5
La semaine de l'Eurovision est lancée ! En effet, ce soir aura lieu la première demi-finale qui verra s'affronter 15 pays pour décrocher sa place pour la finale qui se tiendra samedi 13 mai depuis la Liverpool Arena. Ainsi, la Norvège avec Alessandra et "Queen of Kings", le Portugal représenté par Mimicat et la chanson "Ai coração" ou encore la Suède et la Finlande, ultras favoris grâce à Loreen avec "Tattoo" et Käärijä avec "Cha Cha Cha", sont dans les starting blocks. A quelques heures du lancement, l'émission "C médiatique" sur France 5 a consacré dimanche un sujet sur l'Eurovision et ses enjeux politiques. Autour de la table, le duo Madame Monsieur qui a représenté la France en 2018 est revenu sur son expérience avec la chanson "Mercy", arrivée 13ème du classement, tandis qu'Yves Bigot, ancien dirigeant de France 2 qui a eu en charge l'Eurovision, a lâché une bombe : « J'avais ordre de perdre ».

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"Si tu gagnes, on te vire !"


« Le problème c'est que si vous gagnez, c'est vous qui organisez l'année d'après, ça coûte 20-25 millions d'euros, donc les chaînes n'ont pas cet argent. (...) Vous avez vu le show que c'est ! » a-t-il poursuivi, sans langue de bois : « Quand j'étais à France 2, j'avais ordre de perdre, quand j'étais à la RTBF (en Belgique, ndlr), j'avais ordre de perdre. A la RTBF, ils avaient gagné quelques années avant et ils avaient été obligés de licencier 2.000 personnes à cause de ce que ça avait coûté ». Des propos qui ont fait bondir sur le plateau. « Ça a changé depuis ! » a ensuite assuré Yves Bigot, avant de préciser que cette anecdote remonte à quelques années : « C'était en 1998 et j'avais la fille pour gagner et on m'a dit : "Tu es fou ! Si tu gagnes, on te vire !" ». Ses déclarations ne sont évidemment pas passées inaperçues alors que les espoirs sont grands pour la France à l'Eurovision cette année, La Zarra étant classée 3ème des bookmakers avec sa chanson "Evidemment".

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Dans une interview pour Le Parisien , Yves Bigot a accepté de revenir sur cette histoire. A l'époque, il s'apprêtait à signer une chanteuse nommée Emma Shapplin, alors qu'il était le directeur du label Mercury. Quand il est devenu président de France 2, le professionnel a tout de suite pensé à elle pour représenter la France à l'Eurovision. « Elle a vendu ensuite des millions d'albums, principalement dans des pays qui votent pour l'Eurovision, l'Europe de l'Est, la Turquie, la Russie, la Grèce, la Macédoine. (...) Elle me paraissait parfaite pour le concours. (...) Je suis encore persuadé aujourd'hui que l'on aurait gagné ». Sauf qu'en pleine polémique sur le financement de l'audiovisuel public et les fameux animateurs-producteurs, Xavier Gouyou-Beauchamps, le président de France Télévisions à l'époque, lui a formellement interdit : « Ça n'était pas le moment ».



Si France Télévisions n'a pas réagi, la RTBF, elle, a démenti les propos d'Yves Bigot :
« Nous n'avons jamais demandé de "perdre l'Eurovision" ». La chaîne publique belge précise que gagner « sert de vitrine au pays organisateur au niveau du sponsoring et de la visibilité » et qu'elle a même proposé sa candidature lorsque l'Ukraine n'a pas été en mesure d'organiser l'Eurovision 2023 à cause de la guerre. De plus, la RTBF « dément avoir licencié 2.000 personnes en 1986 suite à la victoire de Sandra Kim ».

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