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Critique "Rocketman" : plus qu'un biopic sur Elton John, une comédie musicale étincelante

Par Yohann RUELLE | Journaliste
Branché en permanence sur ses playlists, il sait aussi bien parler du dernier album de Kim Petras que du set de techno underground berlinois qu'il a regardé hier soir sur TikTok. Sa collection de peluches et figurines témoigne de son amour pour les grandes icônes de la pop culture.
Inspiré de la vie d'Elton John, "Rocketman" sort ce mercredi au cinéma. Moins un biopic qu'une véritable comédie musicale, le film de Dexter Fletcher bluffe par son approche virevoltante emmenée par un Taron Egerton éblouissant de bout en bout. Notre critique !
Crédits photo : Affiche du film
Il sera à peu près impossible de lire une chronique ou un avis sur "Rocketman" sans que le nom de "Bohemian Rhapsody" ne surgisse au détour d'une ligne. Un peu plus de six mois séparent la sortie au cinéma des deux films, qui partagent de nombreux points communs sur le papier. Il s'agit, après tout, du récit de la vie de deux des plus grandes icônes de la chanson britannique, Freddie Mercury d'un côté et Elton John de l'autre. Il s'avère surtout que la conception des deux longs-métrages a été supervisée par le même homme : Dexter Fletcher. Appelé à la rescousse pour achever "Bohemian Rhapsody" après le renvoi de Bryan Singer, le réalisateur britannique avait dû se conforter à la vision de son prédécesseur et n'était, outrage suprême, même pas crédité sur l'affiche. Cette expérience douce-amère aura fait naître une certaine dose de frustration dont il s'est servi pour alimenter sa folie des grandeurs pour "Rocketman".

Deux heures de grand spectacle


Premier constat, le traitement narratif est singulièrement différent. Si "Bohemian Rhapsody" était un biopic comprenant des chansons, le film sur Elton John se base sur les chansons pour raconter un biopic ce qui, l'air de rien, change considérablement la donne. Ce sont leurs thématiques, et non l'ordre chronologique de leur conception, qui façonnent l'intrigue. "Rocketman" est en ce sens une véritable comédie musicale pleine de fantaisie et d'idées brillantes où chaque morceau, du grisant "Saturday Night's Alright (For Fighting)" à l'emblématique "Sorry Seems To Be The Hardest Word", donne lieu à un tableau transpirant l'amour du cinéma, de la musique et du spectacle. Et ce dès les premières minutes, lorsqu'un Elton grimé en Lucifer plante son public pour se rendre à une réunion d'alcooliques anonymes et entamer le récit de sa descente aux enfers. Un soupçon de couleur fait irruption dans un décor en noir et blanc, et le présent et le passé ne font alors plus qu'un ! Il y a aussi ce formidable moment qui présente avec émulsion le tout premier concert de sir Elton John au Troubadour, club branché de Los Angeles fréquenté par Bob Dylan ou les Beach Boys, un soir d'août 1970. En transe, le public se retrouve littéralement en apesanteur - et nous avec.

Découvrez la bande-annonce de "Rocketman" :



La fusée Taron !


Considérant le sujet, à savoir la transformation d'un pianiste prodige en superstar de la pop, on n'évite pas les écueils des biopics (noyau familial éclaté, ascension vers la gloire, auto-destruction...) ni un découpage classique dans la progression de l'histoire. Néanmoins, a contrario de l'approche bien sage du long-métrage sur Freddie Mercury, dont on sentait que l'image devait à tout prix ne pas être écornée, Elton John, dont le mari David Furnish co-produit "Rocketman", a donné carte blanche à Dexter Fletcher pour dépeindre ses frasques sans aucune forme de censure. « Je m'appelle Elton Hercules John et je suis un alcoolique, un cocaïnomane, un accro du sexe. Et boulimique. Un acheteur compulsif avec un problème de cannabis, sans parler des médocs. Et de la gestion de mes colères » sont les premiers mots que prononcent Taron Egerton face caméra. De la poudre blanche en veux-tu en voilà, des petits-déjeuners à la vodka, des scènes de sexe explicites, une tentative de suicide : "Rocketman" dresse un portrait rock'n'roll de l'artiste aux lunettes excentriques, qui reste au fond un homme profondément seul ne demandant qu'à être aimé.

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Derrière les paillettes, la réalité est dure et c'est le contraste entre la mentalité sombre du personnage et ses apparitions électrisantes sur scène qui font tout le sel du film, porté par un Taron Egerton aussi touchant qu'impérial. Le jeune acteur britannique (28 ans) signe une performance remarquable qui épouse toutes les facettes d'un personnage complexe. Sa prouesse dans "Rocketman" est d'autant plus louable qu'il interprète lui-même les tubes d'Elton John ! Et fort bien, soulignons-le. Le comédien a mis tant de coeur, d'énergie et de passion dans ce rôle qu'on ne voit que lui à l'écran, en dépit d'une distribution impeccable à ses côtés (Richard Madden, Jamie Bell, Bryce Dallas Howard). Une effusion de talent qui, on l'espère vivement, ne sera pas oubliée lors de la prochaine saison des récompenses !
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