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Eddy de Pretto : 3 raisons de succomber à la (future) révélation de l'année

Par Yohann RUELLE | Journaliste
Branché en permanence sur ses playlists, il sait aussi bien parler du dernier album de Kim Petras que du set de techno underground berlinois qu'il a regardé hier soir sur TikTok. Sa collection de peluches et figurines témoigne de son amour pour les grandes icônes de la pop culture.
Retenez-bien son nom. Nommé ce soir aux Victoires de la musique, Eddy de Pretto pourrait bien s'imposer comme la nouvelle sensation française avec son premier album "Cure". Trois raisons pour découvrir le phénomène !
Crédits photo : Capture d'écran YouTube

1. Un curieux mélange de rap et de chanson française


C'est la rencontre improbable entre Booba et Claude Nougaro. Enfant des années 90 originaire de la banlieue parisienne, Eddy de Pretto a donné un bon gros coup de pied dans la fourmilière avec la parution, en septembre dernier, d'un premier EP baptisé "Kid". Dès les premières secondes de "La fête de trop" se dessine une approche polymorphe façonnant une identité captivante. Pour Eddy de Pretto, la musique abolit les frontières, fait bouger les lignes et transcende les cases, un peu comme se plaisaient à le faire feu David Bowie ou Frank Ocean. Même s'il refuse qu'on ramène sa musique « aux simples influences » qui l'ont bercé étant jeune, Eddy de Pretto revendique cette volonté de briser les codes. « Je pense que les possibilités multiples que j'ai eu d'écouter tous genres de musiques durant ma jeunesse m'ont amené à la curiosité de faire des ponts, des liens entre plusieurs styles et peut-être innover, ou proposer quelque chose d'inédit » confie-t-il à Pure Charts. Pour muscler ses productions, Eddy de Pretto est d'ailleurs allé dénicher Angelo Foley (Georgio, Marvin Jouno) et le tandem Kyu Steed & Haze, qui compte sur son CV les noms de Booba, MHD, Gucci Mane, Action Bronson ou PNL.

Regardez le clip "Fête de trop" :



2. Une plume consciente


Sur son premier album "Cure", à paraître le 2 mars, Eddy de Pretto s'exposera sans filtre. Avec sa plume ciselée, le chanteur s'épanche sur ses peurs, ses failles, ses envies, ses obsessions et ses angoisses, partant de son expérience intime pour mieux saisir l'universalité d'une génération. « La sérénade est morte, et je n'ai plus de feu / Je n'ai pour m'apaiser que des réseaux de jeu » scande-t-il sur son titre "Jungle de la chope", dont l'apparent cynisme s'entrechoque avec la réalité et dissimule une profonde mélancolie. Une approche viscérale au service d'une interprétation puissante. « Je me suis toujours livré assez naturellement dans mes textes, j’aime ce premier degré brutal, cette sincérité totale, et cette authenticité sans fioritures. Je témoigne modestement de mes addictions. Apparemment aujourd'hui elle parle à d'autres personnes » assure-t-il avec humilité.

Sur d'autres titres, Eddy de Pretto prend un ton plus engagé. La « virilité abusive » qui vampirise le tube coup-de-poing "Kid" ne sert qu'à dénoncer une forme de société machiste et patriarcale. « Il est question d'identification exclusivement par le genre et ça dès le plus jeune âge. "Le moule" nous pousse à exister par des codes assez réducteurs. Il serait bon de casser ces attentes là, et de laisser les jeunes se révéler comme ils le souhaitent. Plus naturellement pour nous affranchir de ces carcans » estime-t-il.

Regardez le clip "Kid" :



3. Une bête de scène


Ce soir aux Victoires de la musique, Eddy de Pretto concourt dans la catégorie "Révélation scène" aux côtés de Fishbach et Gaël Faye. Et il y a quelque chose de fascinant à voir dans le contraste entre son look faussement nonchalant (coupe au bol, sneakers, jogging) et l'animalité qu'il dégage pendant qu'il prend d'assaut la scène, iPhone en main. « J'ai toujours aimé l'aspect "conquête" dans ce que j'ai entrepris. Je vois la scène comme une sorte de ring avec l'idée d'aller donner des uppercuts pour (justement) secouer, surprendre, questionner. J'essaie de faire pareil dans mes enregistrements studio » admet-il. Les mouvements du corps tiennent une place importante dans l'univers d'Eddy de Pretto, qui dit avoir été « intrigué » par l'approche d'une artiste comme Christine and the Queens : « C'est une performeuse qui m'a rendu curieux et fasciné par sa corporalité scénique ». Pour le kid de Créteil, l'avenir s'annonce brillant : ses trois concerts prévus les 5 et 19 avril ainsi que le 2 mai à La Cigale de Paris affichent sold out et sa tournée ne cesse de s'allonger. Face à ce succès grandissant, deux dates viennent d'être annoncées dans la salle mythique de l'Olympia. Rendez-vous est pris les 6 et 7 novembre !

Regardez son live sur "Random" :

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