Eddy MitchellVariete Francaise » Variété française
jeudi 08 mars 2012 13:00
Eddy Mitchell : les bonnes feuilles de son autobiographie
Six mois après avoir raccroché le micro et quelques jours avant la sortie de son nouveau film réalisé par Etienne Chatiliez, Eddy Mitchell alias Schmoll se livre comme jamais. Il a accordé un long entretien au journaliste Didier Varrod. Une interview fleuve qui sort aujourd'hui sous la forme d'une autobiographie. Pure Charts vous propose de découvrir en exclusivité les bonnes feuilles de cet ouvrage.
Crédits photo : Couverture
« Au technicolor, à la musique sans qui la vie serait une erreur. » C'est avec ces mots qu'Eddy Mitchell ouvre son autobiographie "Il faut rentrer maintenant...". Un livre d'entretiens avec le journaliste Didier Varrod (Serge Magazine, France Inter) qui sort aujourd'hui en librairie aux Éditions "La Martinière". Après 50 ans de carrière ponctuée d'albums et de tours de chants, de films et belles rencontres Eddy Mitchell, 69 ans, se livre comme jamais. Il évoque son enfance, sa passion pour le cinéma comme spectateur puis acteur et sa longue carrière de chanteur sous la forme d'une longue interview. Pure Charts vous propose de découvrir les bonnes feuilles de ce livre confession en exclusivité. Sa barbe, le nom de son premier groupe "Les Chaussettes Noires", sa première audition pour Barclay, la fin de la scène pour lui, son nom de scène, la politique, sa rencontre avec Johnny, sa passion pour le cinéma La barbePourquoi Eddy Mitchell porte-t-il la barbe ? Au début de l'entretien, Didier Varrod interroge le chanteur sur sa bonne forme. Schmoll répond que s'il parait encore jeune c'est grâce à sa barbe. « Tout ça cest à cause de la barbe aussi. Cétait une idée du metteur en scène de la pièce de théâtre dans laquelle jai joué "Le Temps des cerises". Stéphane Hillel ma imaginé avec la barbe pour incarner ce peintre atrabilaire. Depuis je lai gardée. Et comme ma femme ma trouvé encore plus beau Elle ma dit que ça me donnait un petit côté Hemingway. » Arrêter la scèneEddy Mitchel ne regrette pas une seconde d'avoir décidé d'arrêter les tournées. C'est au mois de septembre dernier qu'il a donné son ultime concert, à l'Olympia, à Paris. « Cétait vraiment la bonne décision. En tous les cas, pour ce qui me concerne. Javais déjà ressenti lors de la dernière tournée quil fallait avoir le courage de voir les choses en face. Jétais fatigué physiquement mais surtout jétais éreinté par la responsabilité que de telles tournées impliquent. Être chanteur ce nest pas une drogue. Ni une addiction. Cest un plaisir. Un immense plaisir. Il fallait que cela reste ainsi. Et honnêtement je pouvais sentir poindre un début de lassitude. Et quand ça commence, aïe, alerte rouge ! Et là jétais limite Il eût été insupportable de vivre avec ça. Et ma femme était ravie. Cela fait tellement dannées que jétais sur la route. Cest sûr cest épuisant. Alors, même si je ne me suis jamais plaint, elle voyait bien Elle connaît tout de moi, elle devinait la fatigue, lusure. Avec le temps qui passe, elle avait envie que je profite aussi de la vie avec elle. Et puis javais la hantise du concert de trop. Vous savez, le concert de tous ces vieux chanteurs qui ont perdu leur voix. Quand jai emmené ma femme voir Franck Sinatra cétait trop tard. Elle ma dit : « Cest ça ton idole ? » Sinatra à la fin était pathétique. Il devait reformer non pas le Rat Pack mais presque, puisquil devait y avoir Dean Martin ! » Mais il admet qu'il a ressenti une énorme émotion au soir du 5 septembre « Oui cétait émouvant. Surtout cette incroyable ferveur du public. Son émotion de me voir arrêter. Cétait beau. Fort. Sincère. Je lai vécu de façon très émouvante, cest évident, surtout la toute fin du spectacle, mais il y avait aussi malgré tout une grande fatigue. Celle- ci aidant, vous êtes bouleversé, mais vous êtes aussi quand même crevé. Après, quelques jours plus tard, vous réalisez enfin : Putain, cétait quand même très chaud. [ ] Le 6 septembre 2011 jai dormi. Le 7 aussi. Le 8, je me suis réveillé. Et je me suis remis au cinéma. Je pouvais enfin penser à autre chose » "C'était mieux avant"Eddy n'aime pas la nostalgie. Il refuse de dire "c'était mieux avant", avec son franc-parler. « Parce que cest faux ! Les gens qui vous disent, « Ah les années 60, quelles années merveilleuses ! », ont oublié quil y avait De Gaulle qui faisait chier tout le monde, quil y avait la guerre dAlgérie, quau niveau de la liberté dexpression ce nétait pas ça non plus et quil y avait aussi des trucs dramatiques dans la société Or on ne se souvient que des filles avec des queues de cheval et des robes à pois ou Vichy, et des garçons avec des choucroutes sur la tête et des chaussures pointues Tout le monde twistant comme si la société entière était une gigantesque surprise party, mais ce nest pas que ça ! Les années 60 ce nest pas uniquement Salut les copains. Moi jaime bien le jour daujourdhui et jespère que demain sera meilleur. » Son enfance, sa familleEddy a grandi à Belleville, un quartier parisien où il ne va plus parce qu'il n'y reconnait plus rien. Son père travaillait la nuit les ateliers de réparation de la RATP. Sa mère, elle, travaillait à la banque et a en quelque sorte était la première à lui faire découvrir la musique. « Je naime pas le terme « bonne vivante » parce quil nest pas joli, mais il y avait de cela. Elle était une personne gaie, dans le bon sens du terme. Elle aimait des chansons qui mennuyaient profondément : elle adorait toutes les opérettes, tous les chanteurs un peu lyriques, Luis Mariano en tête, Georges Guétary, et aussi André Dassary... Donc jai eu une enfance amusante mais douloureuse musicalement, car elle memmenait voir tous ces spectacles. Ensuite elle y est allée toute seule » L'école« Oh cétait sympa ! Parce que je navais pas besoin dy aller ! Je veux dire quil suffisait dêtre gentil, discret, et déviter de se faire remarquer Je mennuyais, sauf en cours dhistoire, javais un prof formidable qui sappelait Monsieur Meignand. Formidable parce quil laissait libre cours aux idées des élèves." Vous avez pensé très vite à quitter lécole ? "Oui oui Mais ils y ont pensé aussi ! On va dire que cétait dun commun accord, et ça sest très bien passé. Vous avez enchaîné avec les petits boulots ? Pour quitter lécole et pouvoir être libre en quelque sorte, il fallait obtenir son certificat détudes. Je lai obtenu avec un an davance, précoce Et jai commencé à travailler alors que javais à peine quatorze ans. Garçon de café, ce type de petit boulot. » La vocation de chanteur« « Rock around the clock » reste un phénomène énorme, 80 millions de disques vendus quand même. Et puis il y a eu la scène qui a déclenché la mutation. Bill Haley commençait son show rideau fermé, et il se passait au moins une minute et demie avant que ce dernier ne souvre. Cest long, très long Le temps de bien faire monter la pression, surtout quils bastonnaient dès le premier morceau Et quand le rideau souvrait, ils arrivaient tous en courant, cétait un déchaînement incroyable ! Cétait vraiment une nouvelle façon de faire de la scène. Un style qui a fait école. La vocation est née là Oui. Je travaillais alors dans les assurances et javais un copain batteur qui avait un pote bassiste, qui lui connaissait un guitariste Ce nest pas plus compliqué que cela. On a monté un premier groupe « Les 5 rock ». Nous navions à vrai dire pas beaucoup dinspiration pour trouver un nom. Nous nous amusions, sans aucune ambition. Nous nous retrouvions ainsi dans un studio aménagé dans une petite salle paroissiale, chez un kiné aveugle (sic) qui maniait avec dextérité son magnétophone une piste, même sil semblait consterné par la musique quil entendait, étant plus habitué aux orchestres de chambres ! Et puis jai fini par convaincre tout le groupe que nous devions décrocher un rendez-vous dans une maison de disques. Cest lannuaire qui a été mon meilleur agent. À la lettre A, point de numéro de téléphone de labels. Lettre B, bingo Barclay. On nous a tout de suite confirmé quils organisaient des auditions le mardi soir à 20 heures au studio Hoche, précisément avenue Hoche. Évidemment nous sommes arrivés à la bourre, sans doute pas très conscients de lenjeu. Dans lescalier qui menait au studio, un géant me barrait la route. Une sorte de colosse avec un plateau à la main sur lequel était posée une bouteille de scotch avec deux verres et des glaçons. À ses pieds, un drôle de type pas clair, sérieusement entamé, essayait de le suivre. Il sest retourné vers moi et ma crédité dun sourire à pleine dent tout en me baragouinant quelques mots. Je lai immédiatement reconnu. Cétait Louis Amstrong. Intérieurement je me suis dit : « Cest bon ça ! Mais si cest ça ce métier, il va commencer à mintéresser » (Rires.) Je poursuis la montée de lescalier. Et là, une porte souvre Duke Ellington en personne ! Je me pince Ça commence à faire mal. Dautant quune autre porte souvre alors et surgit Quincy Jones, qui mindique la bonne direction pour entrer dans le studio des auditions. Cétait franchement incroyable. Cet escalier, il valait toutes les marches du Palais du Festival de Cannes En réalité ces légendes de la musique étaient là pour assister à lenregistrement de la musique du film dans lequel ils avaient tourné. Il sagissait de Paris Blues réalisé par Martin Ritt. Nous avons donc enregistré la première maquette sous ce haut patronage... Il y avait une adaptation de « Running Bear » (« Lours gris »), « Tant pis pour toi », « Baby Blue » et « Be Bop a Lula ». Quatre titres. Passer une audition chez Barclay, où lon croise dans les escaliers Louis Armstrong, Duke Ellington, Quincy Jones, pouvait avoir lallure dun mirage en plein désert. Et pourtant, le mec de la maison de disques, Jean Fernandez, qui était là pour nous écouter est resté scotché. Il nous a dit : « Vous enregistrez demain ! » En décembre 1960 nous avons donc enregistré au studio Hoche notre premier 45 tours 4 titres ; y figurait « Tu parles trop », adaptation de « You talk too much » de Joe Jones. Cétait une idée de Jean Fernandez qui est immédiatement devenu notre directeur artistique. » Les Chaussette Noires« On nous avait prévenus que notre disque passerait sur Europe 1 dans laprès- midi. Nous avons eu à la fois lémotion découter notre disque à la radio pour la première fois, et la stupéfaction de découvrir quEddie Barclay avait passé sans nous consulter un accord avec Jean Prouvost, le très riche propriétaire de la lainière de Roubaix qui fabriquait les chaussettes Stemm. Ce dernier lançait alors sa nouvelle gamme de chaussettes noires à bordure rouge Il fallait oser, Barclay la fait ! Le marketing venait de naître et les affaires du spectacle avec. Nous étions assez fumasses mais devant la promesse que lon nous a faite dobtenir en échange de ce contrat un matériel flambant neuf, nous avons fini par accepter cette appellation non contrôlée si jose dire » Crooner ?« Crooner cest une étiquette. Mais je ne suis pas un vrai crooner. Pour moi le seul vrai crooner est Dean Martin. Lorsque lon écoute Dean Martin cest comme lorsque lon regarde Fred Astaire danser, ça paraît facile. Alors que cest très compliqué. Dean Martin était un des rares qui ne donnait jamais la pleine voix mais qui tenait les notes. La pleine voix est plus facile pour tenir la note. Si vous susurrez, pour tenir les notes il faut avoir le souffle. Quand Dean chantait cétait naturel. Et quand vous essayez de chanter comme lui, vous vous essoufflez. Vous ne comprenez pas pourquoi avec lui ça sort tout seul. Cest dire quil faut non pas lâcher les chiens mais les retenir ! Les retenir sans donner ni élever la voix Sinatra est un crooner mais, pardonnez- moi, très souvent il donne de la voix. Dean Martin jamais. Ou tout au moins on na pas du tout limpression quil la donne. Et cest ça pour moi le vrai crooner. Il y a lui et Nat King Cole. » Mon premier film« Je men souviens très bien. Cétait au cinéma « Le Paradis », qui évidemment nexiste plus aujourdhui. Il était situé juste avant le Théâtre de Belleville, qui nexiste plus lui non plus. Mon père mavait emmené voir Le Fantôme du cirque, je me demande bien pourquoi dailleurs. Javais alors 6 ou 7 ans et javais eu une frousse terrible. Mise à part la peur jai encore le souvenir des effluves aussi. Un souvenir précis dodeur de détergents. Pour nettoyer les salles, ils forçaient sur les doses » Son pseudoEddy Mitchell raconte ensuite que pendant une période de sa jeunesse, il allait deux fois par jour au cinéma avec son père, puis avec son grand frère. Son acteur fétiche ? « Au bout du compte, Robert Mitchum ! Mon nom dartiste « Mitchell » vient quand même de là ! Cest un comédien rare, exceptionnel. Avec une façon de jouer unique. Avec un air de je-men-foutisme qui ma toujours réjoui Alors que cétait un professionnel de premier ordre, il donnait limpression que jouer était un truc superbement facile. » Sa carrière d'acteurUne nouvelle carrière débute pour lui au début des années 60. En 61, il tourne son premier film. Pour la crédibilité, il doit patienter. « Avec "Coup de Torchon" de Bertrand Tavernier bien sûr, ensuite avec Georges Lautner pour "Une femme peut en cacher une autre". Ces deux films ont été importants, ils mont donné confiance et mont imposé comme un acteur crédible et peut- être pas simplement de passage. Le personnage de Nono dans Coup de torchon a été un cadeau. Avec ce film jai aussi pris un immense plaisir à regarder la mise en scène, le processus de fabrication de la déco et le travail avec des acteurs. Javais autour de moi une brochette de comédiens impressionnante, dont Philippe Noiret qui nétait pas des moindres. Et tous ces grands noms mont regardé et accepté avec une belle gentillesse et beaucoup de tendresse. Mais franchement je navais pas lobsession du chanteur qui veut réussir à lécran. Je navais aucun fantasme de la double carrière. Le modèle Montand : chanteur, acteur, music- hall. On ne mélange pas les militaires et les héros que je sache (Rires.) Jai eu aussi beaucoup de chance dans le choix des films que jai pu faire. Parfois on sentiche dun film et on se trompe. Ce nest pas comme dans la chanson, là on saperçoit tout de suite que lon a pris la mauvaise décision. On peut même rectifier le tir. » Plutôt acteur comique« Je crois définitivement que mon registre est le comique Malgré mon apparence de personnage plutôt ombrageux voire taciturne. Mais cest aux metteurs en scène qui pensent à moi quil faudrait poser cette question. A priori je ne me sens pas tellement à laise avec lidée de jouer dans un film dramatique. Jaurais peur de ne pas pouvoir y croire moi- même. Ou alors il faudrait que ce soit une histoire extraordinaire qui membarque tout à coup. Mais "Le Dialogue des Carmélites", très peu pour moi. Il marrive souvent de recevoir des rôles qui me paraissent improbables à jouer. Comme lorsque lon ma proposé de jouer un travelo Venir me chercher pour ça, il faut en avoir de limagination ! Mais remarquez bien que je nai rien contre cette catégorie professionnelle. » La politique« Je suis un anti-gaulliste total et convaincu. Bien sûr, le général de Gaulle était un homme politique honnête qui naimait pas mettre les doigts dans la confiture. Donc cela nous paraît incroyable aujourdhui. Mais cétait un dictateur. Et de surcroît un militaire. Et il ne faut jamais confier le pouvoir à un général. Jai toujours entendu cette phrase de Georges Clemenceau qui ma immédiatement séduit : « La guerre est une chose trop grave pour la confier à un militaire. » Et cest ce que lon a quand même fait. Alors, bien sûr, on peut se souvenir de son talent oratoire pour nous convaincre quil était un grand démocrate. Il pouvait enfumer tout le monde en disant solennellement : « Pourquoi voulez-vous quà 67 ans je commence une carrière de dictateur ? » Mais il nempêche quil a pris le pouvoir par effraction et a limité la liberté dexpression. » De droite ou de gauche ?« Je ne sais pas. Mais il est quand même vrai que mon cur serait plutôt à gauche. Mais quelle gauche ? Aujourdhui jen suis revenu. Non pas de tout, mais je suis tout de même désabusé en ce qui concerne la politique. Ce nest pas « lami molette » Hum pardon François Hollande qui me fait rêver par exemple. Vraiment pas Mais je vous rassure tout de suite ce nest pas non plus le nain Moi de toute manière je moblige à voter parce quil y a toujours le spectre du Front National. Et excusez- moi de le dire, ce parti-là me fait toujours peur. Mais ce nest pas facile de choisir dans le non choix. Alors, il faut le reconnaître, jagis comme au petit bonheur la chance parce quau bout du compte tous ces candidats se ressemblent. Tant que lextrême droite sera puissante, je voterai. Quoi quil en soit je ne suis pas un exemple de citoyenneté. Jai commencé à voter il y a très peu de temps. Je me faisais même un devoir de ne pas voter. Mon sens civique passe par le respect scrupuleux du paiement de mes impôts. Puisque je suis français domicilié en France, je paye toutes mes taxes et je trouve que cest la meilleure contribution à la solidarité nationale. » J'ai voté Sarko en 2007« Je nallais pas voter pour lautre quon devrait mettre directement au bûcher (Rires.) Ce nest pas possible ! Comme les gens ont voté Chirac contre Le Pen, ils ont voté Sarkozy pour éviter le Front National et Miss Poitou. Sarkozy fait bêtise sur bêtise, il se rattrape aux branches, se débat, mais il ny arrive pas. Et sincèrement je ne crois pas que Ségolène Royal aurait pu faire mieux. Elle voulait faire raccompagner les gendarmettes chez elles ! (Rires.) On nen finissait plus ! Quoi quil en soit, les femmes politiques me dérangent. Je ne sais pas. Cest une contradiction que je ne maitrise pas puisque je suis pour légalité des sexes. Mais comment bien me faire comprendre ? Je parle de nature. De capacité de résistance. Cest un boulot qui est trop dur, rude, où il faut savoir cogner, être bas du front. Jai le sentiment que cest dailleurs un peu la même difficulté que pour les chanteuses. Mais pour revenir à la pauvre Ségolène qui la bien cherché, je pense quelle nest pas seule en cause. Les socialistes nont toujours pas trouvé leur programme. Cela fait des années quils cherchent. Je nai jamais été passionné, mais aujourdhui je suis complètement désabusé. Jespère simplement que nos impôts serviront pour une fois à quelque chose. Vous aurez remarqué quavec lISF, il ny a plus un seul pauvre dans la rue (Rires.) Cest extraordinaire ! Et pendant ce temps- là Marine Le Pen fait 20 %. Elle a au moins le mérite de nous contraindre à voter. Cest un tribun redoutable, méfiance ! » Sa rencontre avec Johnny Hallyday« Nous étions tous les deux invités à une surprise-partie qui avait lieu près de la place de la Trinité qui comme vous le savez était un haut lieu du rocknroll puisque cétait le point de ralliement et de rendez vous de tous les copains qui allaient ensuite au Golf Drouot. Ce jour là, chacun avait apporté des disques. Cétait dailleurs la tradition. Moi javais amené mes disques de Gene Vincent qui étaient rares à lépoque. A la fin de la surprise- partie chacun avait récupéré ses disques, sauf moi. Bizarrement les miens avaient disparus. Jétais évidemment très énervé. Je les cherchais partout. En vain. Dépité, je descends les escaliers de limmeuble, toujours à la recherche de mes disques, espérant peut- être rattraper le voleur, et soudain jai aperçu Johnny en train de discuter avec la concierge. Il lui disait : « Je repasserai les prendre demain. » Et oui Mes disques de Gene Vincent, il se les était précieusement mis de côté ! Donc lentame de la conversation a été un peu violente mais allez savoir pourquoi, nous avons très vite sympathisé. »
"Il faut renter maintenant..." Eddy Mitchell et Didier Varrod - La Martinière - 304 pages, 18 euros.
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