lundi 12 août 2019 16:44
Mort de DJ Arafat : l'ambassadeur du coupé-décalé n'avait que 33 ans
Par
Théau BERTHELOT
| Journaliste
Passionné par la musique autant que le cinéma, la littérature et le journalisme, il est incollable sur la scène rock indépendante et se prend de passion pour les dessous de l'industrie musicale et de l'organisation des concerts et festivals, où vous ne manquerez pas de le croiser.
Décrit comme "l'ambassadeur du coupé-décalé", le chanteur ivoirien DJ Arafat est décédé ce lundi des suites d'un accident de moto. Il avait 33 ans.
Crédits photo : DR
La Côte d'Ivoire et le monde de la musique pleurent aujourd'hui DJ Arafat. Le chanteur, décrit comme l'ambassadeur du coupé-décalé et une véritable star dans son pays, est décédé ce lundi à Abidjan. L'artiste de 33 ans a succombé à ses blessures suite à un accident de moto, survenu dans la nuit de dimanche à lundi. Selon les premières informations, DJ Arafat sortait de la boîte de nuit l'Hypnotic, où il venait de donner un concert, lorsque le drame s'est produit. Contacté par Jeune Afrique, un des médecins de la clinique où a été soigné le chanteur confie que ce dernier « a été admis aux urgences dans un état végétatif. Il avait notamment une fracture du crâne et un oedème » et a tenté d'être réanimé « en vain ». L'annonce de sa mort a été faite par la Radiodiffusion télévision ivoirienne (RTI). Dans un communiqué officiel, le Ministre ivoirien de la culture et de la francophonie, Maurice Bandaman, présente ses condoléances « à sa famille et à tous les mélomanes ivoiriens » tandis que Asalfo, le leader du groupe Magic System, déplore la disparition de DJ Arafat : « Le petit est parti. Il a vécu comme une étoile filante. Nous sommes tous effondrés (...) Cest une grande perte pour la musique ivoirienne ». La star du coupé-décaléMéconnu du grand public en France, DJ Arafat était considéré comme l'un des plus grands chanteurs de l'Afrique francophone. En 2003, il connaît le succès avec son premier single "Hommage à Jonathan", dédié à un artiste ivoirien décédé. Le titre est un tube dans une Côte d'Ivoire encore en proie à la guerre civile et l'artiste devient immédiatement la figure du coupé-décalé, ce genre dansant mêlant percussion, rock et hip-hop. Ce carton lui permet de faire notamment deux séries de concerts en France en 2003 et 2005. Trois ans plus tard, son troisième album "Don de Dieu (Roi du Kpangor)" devient un énorme succès dans toute l'Afrique francophone ce qui lui permet d'être le premier chanteur de coupé-décalé à se produire en concert au Palais de la Culture dAbidjan, la plus grande salle du pays. Contacté par le Parisien, un cadre d'Universal France explique que le chanteur « avait un talent exceptionnel » : « C'est un modèle pour toutes les stars qui s'inspirent de la musique afro en France, comme Maître Gims, avec qui il a beaucoup collaboré, MHD, Naza et même Dadju (...) c'est une immense star sur le continent, au même titre qu'un Fally Ipupa. Il a quinze ans de carrière derrière lui. Sa musique est incroyablement créative et a inspiré beaucoup d'artistes bien au-delà de l'Afrique ». Le chanteur aura alors connu une décennie de succès, jalonnée par plusieurs scandales. Son dernier album en date, "Renaissance", est sorti en décembre 2018 et contenait notamment des collaborations avec GIMS et Niska.
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