dimanche 20 janvier 2019 13:16
Dean Lewis en interview : rencontre avec l'auteur de "Be Alright"
Par
Théau BERTHELOT
| Journaliste
Passionné par la musique autant que le cinéma, la littérature et le journalisme, il est incollable sur la scène rock indépendante et se prend de passion pour les dessous de l'industrie musicale et de l'organisation des concerts et festivals, où vous ne manquerez pas de le croiser.
Vous connaissez certainement son tube "Be Alright", sans forcément savoir qui en est l'auteur. Avant un premier album prévu pour 2019, le chanteur australien s'est confié à Pure Charts à propos du succès, de la difficulté de se faire connaître ainsi que son avis sur l'Eurovision.
Crédits photo : DR
Propos recueillis par Théau Berthelot. Comment as-tu débuté dans la musique ? C'est grâce à mon père. Il nous a payé des leçons de guitare à mon frère et moi, quand je devais avoir 12 ans. Mais j'ai véritablement commencé à 18 ans quand j'ai eu ma première guitare à Noël. Mon père nous a beaucoup joué les Beatles ou Van Morrisson avant de nous montrer un DVD d'un concert d'Oasis. Je suis devenu complètement fan au point de passer les cinq années suivantes à n'écouter quasiment qu'eux. Tu as récemment sorti le titre "Be Alright" qui cartonne, peux-tu nous raconter la conception de la chanson ? Ça a été très bizarre : nous étions au milieu d'une ferme et j'écrivais des chansons pour d'autres. A l'époque, j'étais sous contrat qui me faisait être en quelque sorte un compositeur. C'était pendant un jour de congé, j'étais assis sur le lit et je téléphonais à ma petite amie de l'époque. Je faisais semblant d'être un dur et je lui ai fait écouter la chanson. Elle m'a conseillé de l'enregistrer, ce que j'ai immédiatement fait avec mon iPhone. La chanson n'était pas totalement finie, c'était plus une ébauche. Le lendemain, je l'ai terminée. J'ai assez de titres pour deux albums T'attendais-tu à ce que le titre soit un tel succès ?Je savais qu'elle avait une saveur particulière car je l'ai jouée quand même pendant deux ans avant qu'elle ne soit commercialisée. Les gens venaient me voir après en me disant "la chanson dans laquelle tu parles avec ton téléphone, elle s'appelle comment ?". Ce genre de réaction. Penses-tu qu'il puisse être difficile de commencer sa carrière sur un tel succès ? J'ai eu beaucoup de chance car mon album est presque fini, donc j'ai en stock de nombreuses chansons déjà écrites. Si ce n'était pas le cas, je flipperais. Là je suis prêt, même pour l'album suivant. Je suis donc plutôt serein pour tout te dire. Mais je ne pensais pas du tout que "Be Alright" allait avoir ce genre de succès. Peut-être qu'après trois albums, quand je serai à court de bonnes chansons, je commencerai à avoir peur. Regardez le clip de "Be Alright", le tube de Dean Lewis : Vas-tu bientôt concrétiser ce succès sur un premier album ? Normalement, il sortira en début d'année prochaine. Il ne me reste que deux titres à finir. "Be Alright" est probablement la chanson la plus posée du disque. Mais ce sont toujours les mêmes thèmes plus personnels, avec des mélodies à la guitare acoustique. Mais il y a beaucoup de choses différentes dans l'album : je parle de bonheur, de danser dans un hôtel, de relations. Ces chansons ont une grosse production, avec des cuivres fédérateurs. Je ne pensais pas que "Be Alright" allait avoir ce genre de succès Pourquoi n'as-tu pas tenté ta chance dans un télé-crochet ?Je n'ai jamais voulu jamais en faire. En vérité, je pense que je n'aurais jamais été assez bon, je ne serais pas allé très loin. Beaucoup de gens sont dans la même position : ils sont en train d'écrire dans leur chambre mais ils pensent qu'ils n'ont pas une voix assez puissante. J'ai réalisé récemment que ce n'était pas une question de voix, mais plutôt d'écriture. Alors que ces télé-crochets se concentrent davantage sur la voix. Pour moi, ce n'est pas le plus important. Je ne sais pas vraiment chanter, ça vient naturellement, mais ça vient des compositions. Tu as récemment joué à Paris : comment s'est déroulé le concert ? Quelle est ta relation avec le public français ? C'était super ! Le public était incroyable et très poli. Ce qui est étonnant, c'est de voir les gens en train de filmer et de tapoter sur leurs smartphones en même temps, je n'avais jamais vu ça. Ce qui est génial est surtout de se produire aussi loin que possible de l'Australie. Avec ce public, on peut savoir quelle chanson est meilleure ou laquelle pourrait être le prochain single, par exemple. Entendre les gens chanter à tue-tête tes paroles, c'est très encourageant. Tu parles beaucoup de tes propres expériences dans tes chansons : est-ce important ? C'est ce qui est vrai pour moi, donc c'est facile d'écrire dessus. Parfois, ça vient de ton subconscient, mais ça peut refléter ta propre vie. Mais ça peut aussi venir des amis. Regardez le clip de "Chemicals" par Dean Lewis : Beaucoup de gens ont pensé que "Chemicals" parlait de drogue, est-ce vrai ? Non, ça parle plutôt d'amour. L'amour a un niveau chimique. Cette chanson est très intéressante car les paroles sont venues d'un coup, comme si elles tombaient du ciel. J'adorerais écrire avec Noël Gallagher Avec qui rêverais-tu de collaborer ?J'adorerais écrire avec Noël Gallagher, mais je veux d'abord faire mon premier album et peut-être chercher à faire des collaborations sur le deuxième. Quel est ton plus gros rêve dans cette industrie ? Ce serait d'abord de sortir des très très bons albums, puis de les jouer devant plusieurs milliers de personnes chaque soir, aux quatre coins du globe. C'est ça mon but ! En Australie, il n'y a pratiquement que des grosses salles alors qu'en Angleterre, il y en a de toutes sortes. Mais mon but est de simplement jouer devant des gens qui adorent ma musique. L'Eurovision ce n'est pas pour moi Dans une récente interview, tu as déclaré que peu d'artistes australiens arrivent à cartonner à l'international : pourquoi ?Historiquement, ça a toujours été dur car rien que géographiquement, l'Australie est assez éloignée du reste du monde. Mais aujourd'hui, le monde se rétrécit avec le streaming et ça devient de plus en plus possible. Il y a beaucoup de grands talents australiens qui pourraient être de superstars, ce qui n'arrive pas justement parce qu'on est trop loin de tout. Je suis très chanceux que, pour moi, ça ait marché. Depuis quelques années, l'Australie participe à l'Eurovision : tu te verrais dans ce concours ? (Rires). Malheureusement, je ne pense que ce soit fait pour moi, c'est trop bling-bling. Mais il ne faut jamais dire jamais. En vérité, je n'ai jamais vraiment regardé l'Eurovision, mais mes frères sont totalement fans. Je pense que je devrais le regarder une fois pour être sûr de mon choix ! Regardez le clip de "Need You Now" par Dean Lewis :
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