David Guetta

Crédits photo : Pochette de Listen
Difficile d'être à la hauteur quand son précédent album a placé la barre très haut. "Nothing but the Beat", sorti en 2011, a confirmé l'incroyable popularité de David Guetta, en France mais également dans le monde entier. Et notamment aux Etats-Unis. Résultat : huit tubes planétaires, dont "Titanium" feat. Sia et "Where Them Girls At" avec Flo Rida et Nicki Minaj. Trois ans plus tard, le DJ français remet son titre en jeu avec "Listen", sixième opus de sa carrière, sur lequel il a collaboré avec une équipe similaire, composée de Nicky Romero, Showtek, Avicii ou Afrojack. Mais comment se renouveler ?

Quelques nouveautés...

La question se posait, mais David Guetta a soufflé un vent de fraîcheur dans son répertoire avec le premier extrait "Lovers on the Sun", enregistré avec Sam Martin et produit avec le petit prodige Avicii. Surfant sur la tendance des titres dance aux essences folk, il a fait sensation avec ses sifflements, son univers western et un refrain dynamite. Un esprit que l'on retrouve d'ailleurs sur le disque sur le radiophonique "Yesterday" feat. Bebe Rexha. Ensuite, le deuxième single "Dangerous", encore avec Sam Martin, a enfoncé le clou en présentant une atmosphère nocturne, empruntant autant au R&B qu'à la pop-rock, le tout mêlé à des synthés enivrants. Il aurait fait une bande-son parfaite pour le film "Drive". Même après douze ans de carrière discographique, David Guetta a donc prouvé qu'il pouvait encore s'adapter aux courants actuels, et même les défier en proposant un son nouveau.

... mais la recette reste la même

Le reste de l'album "Listen" se veut moins étonnant. La voix d'Emeli Sandé impressionne évidemment sur "What I Did for Love", co-écrit par Alicia Keys et qui fait la part belle au piano, mais le titre, fédérateur et gospel, n'est pas aussi savoureux qu'espéré. On regrette aussi les passages agressifs du ragga-club "No Money No Love", qui a pourtant l'audace de mettre en avant les sensations Elliphant et Ms Dynamite. Un reproche qui gâche également l'intriguant "Sun Goes Down", inspiré par le reggae, partagé avec MAGIC!, du tube "Rude", et Sonny Wilson. Par la même occasion, David Guetta n'a pas pris beaucoup de risques sur son duo "Bang My Head" avec Sia. Proche de "Titanium" ou "She Wolf", avec ses couplets tout en douceur et ses refrains explosifs, il s'assure tout de même un statut de gros single potentiel. Leur autre collaboration, "The Whisperer", se veut plus intéressante puisqu'il s'agit d'une ballade mélancolique, portée par des notes de piano et le timbre plaintif de l'Australienne.

Originalité ou pas, David Guetta n'a en tout cas rien perdu de sa capacité à faire des tubes et il parvient à conserver l'univers des artistes avec lesquels il collabore, sans rien dénaturer. Un équilibre particulièrement réussi sur "Lift Me Up" enregistré avec Nico & Vinz, dans la veine de leur hit estival "Am I Wrong", "I'll Keep Loving You" avec Birdy, le tubesque mais peu original "S.T.O.P." feat. Ryan Tedder, ou encore "Listen" sur lequel John Legend et le DJ font des étincelles, entre émotion et hymne dancefloor. David Guetta retrouve aussi Nicki Minaj sur "Hey Mama", et encore une fois l'énergie féline de la rappeuse injecte une sensualité féroce et fiévreuse à ce tube potentiel, partagé entre une dancehall éreintante et des reflets soul.