Béatrice Martin poursuit son aventure musicale avec un deuxième album, "Blonde", sorti il y a quelques semaines et plus écoulé à plus de 30 000 exemplaires. Un succès qui ne surprend guère : la chanteuse avait tutoyé le sommet des charts avec son premier album éponyme. On se souvient tous des tubes "Comme des enfants" et "Pour un infidèle". Pour "Blonde", le piano qui a pourtant fait sa renommée est mis au second plan au profit de la guitare et des percussions pour un résultat tout aussi passionné. Comme premier aperçu, Coeur de Pirate a proposé le titre "Adieu". Une complainte amoureuse qu'elle reprend en acoustique pour Pure Charts.

Rencontre avec Coeur de Pirate

Deux ans après la sortie de ton premier album éponyme, tu es de retour cette année avec "Blonde", qui signifie "Compagne" en québécois. L'échange amoureux est le fil conducteur de cet opus : est-ce un thème que tu affectionnes particulièrement ?
Coeur de Pirate (Béatrice Martin) : Pour cet album-là, c'était de mise parce que j'ai été non seulement avec des garçons, mais aussi avec mon public avec qui j'ai eu une véritable relation. J'ai l'impression d'avoir vécu et changé à travers cette relation. Entre 18 et 22 ans on change beaucoup, c'est la période où l'on change peut-être le plus. D'une certaine façon, j'ai évolué dans l'œil du public.

Le piano a fait la renommée de ton précédent opus. Sur "Blonde", il se fait plus discret au profit de la guitare et des percussions.
Sur mon précédent album, le piano était vraiment le squelette de toutes mes chansons. Il m'accompagnait en plus sur toutes mes chansons. Alors que là, pour "Blonde", c'est ma mélodie de voix qui a été conductrice pour le choix des mélodies. Lorsque je suis arrivée en studio, j'avais tous les musiciens à ma disposition. Ce choix des guitares et des percussions s'est fait naturellement, pour notamment donner du dynamisme aux titres.

Le premier titre de l'album, "Lève les voiles", est assez étonnant, avec de l'orgue et des chœurs d'enfants.
Oui j'avais envie de reprendre l'idée des chansons traditionnelles que l'on chantait dans les chorales, quand j'étais plus jeune. Ce n'est pas véritablement une chanson d'ailleurs, et je trouve que c'est une belle introduction à l'album. Surtout qu'elle tranche vraiment avec le single "Adieu" qui s'enchaîne juste après.

Justement, parlons-en. Des titres comme "Adieu" ou "Danse et danse" parlent de rupture, d'histoire d'amour terminée. Aborder ces thèmes-là dans tes chansons, c'est une sorte de thérapie ?
Ca permet surtout de faire le point, je crois, et de comprendre ce qui m'est arrivé. C'est très thérapeutique en effet, ça permet de tourner la page, passer à autre chose. De toute façon, parler d'amour dans mes chansons, c'est tout ce que je sais faire !


Tu remercies dans le livret de ton album "les amoureux que [tu as] eus ces dernières années". En ajoutant : "Sans vous, ces chansons ne seraient que des idées".
Je n'avais pas envie de faire un album pour me venger de mes ex. Je voulais plutôt leur rendre hommage. Ce sont des garçons qui ont été très importants dans ma vie, ces trois dernières années. Ils m'ont vu dans mon ascension, mais aussi dans ma stagnation. Après ma tournée, ça a été une période difficile. Je ne savais plus quoi faire de ma vie, de mon corps, de mes pensées… Ils ont donc été là pendant ces moments, et c'est aussi en ce sens-là que je voulais leur rendre hommage.



Pourquoi "Adieu" comme premier single extrait de ce nouvel album ?
J'ai choisi ce single car c'est la dernière chanson que j'ai écrite, et c'est aussi l'une de mes préférées, la plus rythmée et la plus différente d'une certaine façon. La maison de disques était aussi du même avis, donc ça s'est fait très naturellement.

"Golden Baby" pourrait faire une efficace seconde single…
Qui sait ? (rires)

Après "Adieu", tu souhaites plutôt choisir un titre up-tempo ou changer et partir sur une balade ? Il y en aussi beaucoup sur cet album.
Je ne sais pas encore. Il y a aussi "Verseau" et "Place de la République" que les gens aiment beaucoup. J'aime autant les balades que les titres plus "punchy". Je suis très à l'aise derrière mon piano, avec des balades, mais j'adore aussi pouvoir me lever, bouger, me faire plaisir sur des morceaux plus rythmés. Je pensais d'ailleurs que ça allait se passer plus difficilement sur ce genre de chansons sur scène, car je n'en avais pas forcément l'habitude, mais finalement ça se passe plutôt bien, face au public.

On se souvient de ton duo avec Julien Doré sur "Pour un infidèle", qui avait été un véritable succès en France en 2009. Peux-tu nous parler de ton duo avec Sam Roberts, "Loin d'ici", présent sur l'album ?
J'admire beaucoup Sam Roberts qui est un chanteur canadien, originaire de Montréal. Habituellement il chante en anglais, et quand je lui ai proposé de chanter en français, il a accepté avec plaisir. J'ai été très touchée car je l'ai beaucoup écouté quand j'étais adolescente. L'enregistrement a été un vrai plaisir pour moi.