Circus

Crédits photo : Lisa Roze
Surprenant projet que cet album enregistré à cinq, "Circus", qui porte le nom d'un groupe ovni monté par Calogero avec Philippe Uminski, Stanislas, Karen Brunon et Elsa Fourlon. Une affiche alléchante annoncée par un premier single, "Sur un fil", dans lequel la formation se montre funambule, tant dans le texte, qui joue habilement sur les mots et les émotions, que dans la musique en nous emmenant dans différentes directions avec un violon chaleureux, des percussions variées, pour un résultat finalement assez déstructuré mais cadré par la forme du couplet/refrain : un sacré barnum musical qui augurait le meilleur !

« C'est quoi ce cirque ? » crient-ils tous en chœur pour introduire le propos. Les cinq chanteurs et multi-instrumentistes annoncent la couleur d'un projet un peu fou avec la chanson "C'est quoi ce cirque", rock'n'roll dans l'âme : « Un défilé de vanupieds / De saltimbanques allumés / Circus / On veut l'amour et la fête / On ne fait que passer mais tu t'en souviendras » chante le quintet, qui propose un « ailleurs » tambourinant fait de mises en abyme où chacun des membres de la joyeuse bande endosse le rôle d'un artiste de cirque, en proie à un questionnement intérieur. Ils se disent prêts « pour le show » ("Moi je joue"), expliquant qu'ils jouent leur vie sur scène.

Un album pop-rock éclectique

Circus, c'est le goût du risque. Ce projet, amené à maturité après plusieurs années de réflexion et d'écriture, est musicalement très riche. Les instruments sont nombreux et seuls quelques sons électroniques apparaissent ici et là, notamment sur la chanson "Chagrin d'ami", dont le refrain est soutenu par une entêtante mélodie jouée au synthé. Pour le reste, Circus associe différents types de cordes, des guitares acoustiques et électriques, un clavier et des percussions multiples et pas toujours clairement identifiables. En découle un son assez brut. On se laisse emporter par des titres comme "Je tombe", dynamique et particulièrement entraînant, de même que les deux derniers morceaux "Souvenirs" et "L'origine", dans lesquels le quintet se fait nostalgique, quitte à passer pour de grands enfants : « A quoi ça sert tout ce passé ? / Une vieille histoire dépassée / Elle est gravée dans mon esprit / J'en ai crevé dans mon lit » déchante Circus pour finalement conclure : « On revient tous à l'origine / On revient plus qu'on l'imagine ».

"Circus" est en réalité une histoire, dont cet album est le premier volet. C'est une romance à l'italienne que Circus nous conte, un « Fellini rock ». La chanson "Les nuits romaines" nous guide dans cette direction tandis que les références disséminées dans les différentes chansons délivrent quelques pistes. Mais "Circus" peut également être écouté comme un simple album pop, homogène, qui alterne entre des titres rythmés et des ballades séduisantes, comme "L'amour suicide", interprétée par les deux voix féminines.