Christine and the Queens

Crédits photo : Jalila Tajiouti
Il faisait très chaud hier soir sur le parvis de l'Hôtel de Ville de Paris. Une foule impressionnante s'était réunie pour applaudir la folkeuse belge Selah Sue, les rockeurs britanniques de Django Django et, la tête d'affiche, Christine and the Queens, à l'occasion de l'incontournable Festival Fnac Live qui se tient tous les ans à Paris. La Nantaise très attendue a fait son arrivée sur scène peu après 23:00, dans une ambiance survoltée. Les températures caniculaires qui avoisinaient les 40 degrés n'ont pas découragé les parisiens amoureux de l'univers mystérieux de l'artiste engagée qui a écoulé plus de 400.000 exemplaires de son album "Chaleur humaine".

Une véritable rencontre entre une artiste et son public

La nuit tombée, devant un parterre de spectateurs moites et excités, Héloïse Letissier a fait une arrivée énigmatique sur scène, vêtue d'un ensemble noir, dont elle n'a pas tardé à retirer la veste. Malgré la chaleur, Christine chante, rappe, s'agite, danse, cours d'un bout à l'autre de la scène, enchaîne les chorégraphies millimétrées avec ses danseurs, adeptes du voguing. La chanteuse ne s'économise pas et ne cache pas le plaisir qu'elle semble prendre face à la foule en délire. Un enthousiasme communicatif qui transformera ce concert en véritable communion entre une artiste humble et déchaînée et son public. « Aujourd'hui c'est la canicule et j'ai reçu beaucoup de chaleur humaine depuis un an et demi » murmure la jeune femme âgée de 27 ans, comme pour faire le bilan d'un parcours qui semble lui donner le tournis.

Un véritable plébiscite populaire

Visuellement, la scénographie est simple mais bien pensée. Des néons amovibles dansent au dessus de Christine et sa troupe, et donnent au spectacle une touche rétro et industrielle. Un écran dans le fond de la scène diffuse des éléments qui rappellent les images de ses clips monochromes. Les titres phares de son album tels que "Narcissus is Back", "Saint Claude", "Christine", "Nuit 17 à 52" ou "Paradis Perdus" se succèdent avec, comme transitions, des standards dance du début des années 90 comme "Short Dick Man" ou "Pump up the Jam". Le rappeur queer Mykki Blanco originaire de Californie viendra partager quelques minutes sur scène avec une Christine qui demandera aux Parisiens de laisser les divas qui sommeillent en eux s'exprimer. Des chansons originales, éloignées des standards formatés pour les radios, mais pourtant reprises en chœur par la plupart des individus présents. Un impressionnant plébiscite populaire pour Christine hier soir qui comptera même parmi les 30.000 spectateurs le Président de la République, François Hollande. « Si j'avais d'autres chansons le concert durerait cinq heures ! » lance-t-elle avant de quitter la scène. Vivement que son répertoire s'étoffe.

Crédits photo : Jalila Tajiouti .