Chimène Badi

Crédits photo : Bestimage
Les derniers mois n'ont pas été de tout repos pour Chimène Badi. Blessée au genou après une mauvaise chute survenue à la sortie du premier confinement, la chanteuse a fait face à un flot de remarques concernant sa transformation physique qui aurait « interpellé ses fans », inquiets de la voir amincie selon la presse. Bien que personnel, le sujet revient fréquemment sur le tapis dans les magazines people. Presque une habitude pour l'interprète de la chanson "Entre nous", jugée sur son apparence depuis ses débuts dans "Popstars" en 2002. « Je n'avais que 18 ans quand j'ai commencé. Je sortais de ma petite campagne, je suis allée à ''Popstars'', je n'ai rien compris de ce qu'il m'est arrivé. J'ai été propulsée comme ça du jour au lendemain. C'était fou ! Je n'y étais pas préparée. J'ai essuyé des critiques sur mon physique auxquelles je ne m'attendais pas du tout, je n'imaginais pas être autant pointée du doigt par rapport à ça. Et encore, à cette époque-là, on n'avait pas les réseaux sociaux » atteste dans une interview à paraître ce week-end sur Pure Charts l'artiste à la voix puissante, qui vient de publier une chanson inspirée par le harcèlement dont elle a été victime : "Si je le dis", interprétée en duo avec Antoine Delie, son ancien protégé dans "The Voice Belgique".

"Les coups, on les encaisse et ça forge"

Dans ce titre inclus sur l'album "Peter Pan" du finaliste de "The Voice" saison 9, Chimène Badi et Antoine Delie se remémorent les « tirs à bouts portants », les « rires qui claquent comme des balles ». « J'aimerais ne plus avoir peur / J'aimerai prendre de la hauteur / Ça passera si je le dis / Laissez-moi juste aujourd'hui / Être qui je suis » chantent-ils sur une mélodie intense au piano. Un texte très personnel donc, qui a « touché » la chanteuse en plein coeur. « C'est vrai, ''Si je le dis'' raconte une grande part de ma vie. Il y avait pour chacun d'entre nous des phrases qui nous parlaient particulièrement. Ce texte, on sait de quoi il parle, on le vit quand on le chante » atteste Chimène Badi à notre micro, évoquant le côté néfaste des réseaux sociaux où la critique est facile : « Répondre, c'est gaspiller de l'énergie inutilement. Si ces gens ont le temps de venir poster leur haine, c'est qu'ils ne méritent pas qu'on leur accorde de l'attention. (...) Les critiques ont toujours existé, c'est juste qu'aujourd'hui les réseaux sociaux donnent à ces gens-là une parole. J'espère que c'est une minorité. Je ne veux pas vivre dans ce monde-là. Je vais me permettre de croire qu'il y a des gens plus intelligents parce que souvent, les commentaires désobligeants reflètent de la bêtise, rien d'autre ».

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Avec le temps et l'expérience, Chimène Badi a appris à se défaire de cette négativité. « Je sais que j'ai été bien entourée, j'ai eu la chance d'avoir ma famille, mes proches et mes amis à mes côtés qui m'ont aidée. On passe par des moments pas simples, ça peut être très long, très compliqué... jusqu'au jour où on embrasse cette vraie liberté : celle de ne plus se soucier du regard ou du jugement des autres. Quand ça s'installe en vous, les critiques glissent sur vous. Les coups c'est comme dans la chanson de Johnny : on les encaisse et ça forge » analyse avec philosophie celle qui dit chanter les paroles poignantes de "Si je le dis" avec « beaucoup de paix » : « C'est aussi pour ça que j'ai eu envie de le faire. Si j'avais encore cette rancoeur et cette haine par rapport au mal qu'on m'a fait, peut-être que ça aurait été difficile pour moi de l'interpréter ».

"Jai appris à me détacher de tout ça"

Aujourd'hui, Chimène Badi s'épanouit dans des projets qu'elle mène en toute indépendance, selon ses propres conditions : « Très sincèrement, depuis que j'ai appris à me détacher de tout ce que peut englober le fait d'être quelqu'un de connu, je me sens beaucoup mieux. Je fais les choses avec authenticité, par envie et par amour, loin de tout jugement parce que ça peut être destructeur. Il ne faut rien attendre. Ce métier, on le fait pour donner, on se nourrit du sourire des gens ». « Je me gère toute seule depuis quelques temps, je fais mes choix artistiques, je fais ce que je veux, je mène ma vie d'artiste à la cool. Et ça fait du bien ! » conclut-elle, enfin sereine.