Les faits étaient accablants. Avec son manager Michel Levy, également condamné (à quatre ans de prison), Cheb Mami a mis en place, en août 2005, un véritable guet-apens pour obliger sa compagne à avorter. A Alger, après lui avoir fait boire du jus d'orange, dans lequel il a dissous plusieurs médicaments, il l'a allongée sur un matelas. Là, deux femmes se sont chargées de lui presser le ventre, et de gratter son vagin à la main, afin de lui extraire le fœtus dans des conditions extrêmement barbares, lui hurlant : «Sale chienne, t'as fauté !».
«J'ai été piégé par mon manager !» a-t-il déclaré. «Je ne voulais pas que ça se fasse chez moi !».

Tout au long du procès, le chanteur n'adressera aucun regard à son ex-compagne. Il ne se serait par ailleurs jamais inquiété pour sa santé, précise "Le Parisien". Le lendemain de la nuit cauchemardesque, l'un de ses complices serait pourtant venu lui présenter des bouts de chairs sanguinolents, censés provenir du fœtus avorté. La fille du couple, maintenant âgée de trois ans, est une miraculée, elle n'aurait pas dû survivre.

Ce vendredi, le chanteur risquerait dix ans de prison et 150 000 euros d'amende après avoir été renvoyé devant le tribunal correctionnel de Bobigny pour "violence ayant entraîné une ITT de plus de huit jours avec trois circonstances aggravantes (réunion, préméditation et faits commis sur une personne vulnérable), complicité d'enlèvement et séquestration, complicité d'administration de substance nuisible et menaces et intimidation pour ne pas porter plainte". Finalement, le verdict est tombé : à 43 ans, Cheb Mami a été condamné à cinq ans de prison ferme.

Né à Saïda en Algérie, le 11 juillet 1966, Mohamed Khelifati aka Cheb Mami, a commencé à chanter à l'âge de 12 ans. A son arrivée en France en 1985, il lance avec d'autres la mode du raï et devient en quinze ans une star internationale, un parcours notamment couronné par un duo avec Sting, en 2000, sur le tube "Desert Rose" (Top 6).