Charlotte Gainsbourg

Crédits photo : ABACA
Le voilà ! Le nouvel album de Charlotte Gainsbourg n'a eu de cesse d'être annoncé pour finalement être à chaque fois repoussé depuis maintenant un an. Initialement, il devait s'intituler "Live et Inédits". Finalement, il prend le titre "Stage Whisper (Live & Unreleased)" et se fera une place chez les disquaires le 5 décembre. L'originalité de ce projet ? Il se scinde en deux parties : la première se compose de huit titres inédits dont "Terrible Angels" qui a servi de single pour annoncer ce disque ainsi qu'un EP sorti le 5 septembre. S'ajoutent à ces morceaux encore inconnus du grand public dix chansons des albums "5:55" et "IRM", enregistrées en live au cours de la dernière tournée de Charlotte Gainsbourg.

"Murmures de scène" : un titre qui ne colle pas si bien que ça à cet album. Il est vrai que Charlotte n'est pas connue pour la puissance de sa voix. Cependant, les huit titres inédits apparaissent justement comme une révélation pour l'artiste. Plus que jamais la voix est mise en avant et Charlotte s'affranchit d'une interprétation singulière qui lui valait de nombreuses critiques, notamment celle de ne pas avoir une voix suffisamment puissante pour être considéré comme chanteuse. Ceux-ci seront surpris d'entendre "Stage Whisper" qui tranche littéralement avec les dernières productions de Charlotte. Sur le plan musical, même constat : la belle s'est mise à l'électro. Le single "Terrible Angels", puissant, fera regretter les plus vives critiques. Loin de la musique électro popu et de l'électro/dance, la chanteuse-actrice propose un titre original où la voix est mixée à outrance jusqu'à ne plus être reconnue tandis que l'instrumentation réveillera les morts. Dommage que l'artiste ne poursuive pas dans la même voie !

On se contentera de "Paradisco", qui, comme son titre l'indique, est très influencé par la période disco. Deuxième surprise : la guitare électrique est toujours au premier plan et l'on apprécie les percussions sensiblement proches du xylophone ou du triangle, remixée bien évidemment pour adoucir la rudesse du morceau. "All The Rain" : un road-movie ou un voyage dans une contrée noire où la guitare acoustique donne quelques notes bienvenues au milieu d'un accompagnement de percussions entêtantes qui en deviendrait presque lourd. "White Telephone" était déjà connu, de même que "Memoir", enregistré avec la complicité de Conor J. O'Brien (du groupe The Villagers) pour l'EP "Hollow Kind", sorti au mois de mai dernier. Reste le titre "Anna" qui a été envoyé en radio à son tour. Plus acoustique, il réconciliera les fans de la première heure avec Charlotte. "Anna" aurait pu figurer sur le dernier album "Heaven Can Wait" (2009) tant le style musical et la production sont semblables. Une comparaison légitimée par l'apparition de Beck à la liste des crédits de "Stage Whisper". Il a travaillé avec Connan Mockasin et Noah And The Whales pour ce projet.

Côté live, le mixage final fait la part belle à la voix de Charlotte qui glisse dans des tonalités extrêmement graves pour "IRM". Les réorchestrations spécialement conçues pour le live sont plutôt bien réalisées à l'exception peut-être de celle pour la chanson "The Songs That We Sing" : le titre perd en énergie et la voix de Charlotte montre là ses limites pour entrainer le spectateur/auditeur dans une dynamique de concert. Dommage, c'est l'un des titres les plus rythmés de la discographie de Charlotte ! D'autant que le public n'est pas vraiment présent : on ne l'entend quasiment pas ! Les spectateurs applaudissent de temps à autre mais il y a fort à parier que le mixage en studio aura eu raison de l'ambiance en salle. Dommage, car on perd encore une fois en énergie.