Charlotte Gainsbourg

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Un « I want to f*ck you » adressé à Whitney Houston, le « vous êtes une p*te » pour Catherine Ringer, un billet de 500 francs brûlé en direct... Ces séquences télévisuelles sont indissociables du personnage de Serge Gainsbourg, éternel provocateur qui a marqué la chanson française mais aussi les émissions des années 80. Sauf qu'aujourd'hui, ces instants devenus cultes ne passeraient pas selon Charlotte Gainsbourg. Au cours d'un long entretien pour le Guardian, la chanteuse et actrice à l'affiche du film "Mon chien stupide" s'est confiée sur le politiquement correct qui règne aujourd'hui. « Tout aujourd'hui est si politiquement correct et si ennuyeux, si prévisible. Tout le monde a peur de ce qui va se passer s'il va trop loin » déplore-t-elle dans les colonnes du quotidien britannique.

"Mon père serait systématiquement condamné"

La chanteuse prend pour exemple l'énorme scandale suscité par "Lemon Incest" en 1984. Chanson sur le lien qui unit un père et sa fille, certains y ont vu un titre sur l'inceste au vu du jeu de mot entre "inceste" et un zeste de citron. « C'était déjà très choquant à l'époque. Je me souviens que mon père devait s'expliquer sur les paroles » explique Charlotte Gainsbourg, alors qu'elle n'avait que 12 ans à la sortie du morceau : « L'inceste est quelque chose de choquant et de tabou. C'est comme s'il [Serge Gainsbourg, ndlr] en jouait. Mais si on écoute les paroles, il s'agit juste d'un amour infini entre un père et sa fille, et on ne peut pas le condamner pour ça. Car il n'y a rien de physique. Donc oui, il a dit "inceste" mais c'est tout. C'est terrible qu'on ne puisse pas parler des choses qui sont nuancées (...) On entend le mot "inceste" et la conversation est automatiquement close. Il n'y a aucun dialogue possible ».

L'interprète de "Deadly Valentine" rajoute qu'aujourd'hui, avec les réseaux sociaux, son père « serait systématiquement condamné pour chacun de ses faits et gestes ». « Il se souciait beaucoup de ce que les gens ressentaient et pensaient lorsqu'on le critiquait. Il a été beaucoup blessé. Il a été visé par de nombreuses attaques antisémites » ajoute Charlotte Gainsbourg. Obligé de porter l'étoile jaune durant la Seconde Guerre mondiale, Serge Gainsbourg a aussi été lourdement critiqué lorsqu'il a repris La Marseillaise en version reggae avec "Aux armes et caetera" : « En quelques tweets, une carrière peut être tuée ».