Carla Bruni

Crédits photo : Abaca
Hier soir, Carla Bruni a retrouvé la scène, après sept ans d'absence à cause de son rôle de Première Dame de France. Si les médias ne titrent depuis que sur la présence événement de son mari, Nicolas Sarkozy, souvent ovationné par le public avant et après le show, c'est bien la chanteuse qui a donné la troisième et dernière date au Casino de Paris, pour présenter ses "Little French Songs". Devant un parterre de people, Carla Bruni s'est fait désirer, chantant depuis les coulisses avant d'apparaître en ombre chinoise, afin de mettre en avant sa musique plutôt que ce qu'elle représente. L'occasion pour les spectateurs de se souvenir du très beau titre "Déranger les pierres", écrit avec Julien Clerc, issu de son album "Comme si de rien n'était". Enfin, l'artiste est arrivée sous les projecteurs, après avoir ouvert d'un revers de la main un rideau de fils, entrant dans l'arène et dans son salon.

Car c'est dans son univers cosy que nous a entraînés Carla Bruni hier soir. Entourée de deux musiciens, de lanternes et d'une fausse bibliothèque, elle a offert les meilleures pièces de son répertoire, et évidemment de nombreuses chansons d'amour. "L'Amoureuse" a pris le relais, permettant d'apporter un peu de rythme et de malice, et de découvrir la diffusion d'images en noir et blanc sur le rideau. Un procédé qui rythmera d'ailleurs toute la soirée. Sous les notes de piano et avec un peu de provocation, la chanteuse a interprété "Le plus beau du quartier", à la guitare et accompagné de sifflements, tandis qu'un mini-film l'a montrée en train de peindre un visage, en arrière-plan. Avec humour, elle a ensuite introduit "Ta tienne", faute de français assumée, portée par une trompette vibrante et des images d'elle en train de jouer de la batterie ou de se taper sur le corps, balayant son image figée de chanteuse romantique trop sage.

Clins d'oeils politiques et une reprise de Barbara

Evidemment, le concert a pris un tournant quelque peu politique quand a résonné "Mon Raymond", dédié à Nicolas Sarkozy, quand elle a chanté la phrase « Et mon mari le Président » du "Si la photo est bonne" de Barbara, sous les rires du public, sa "Douce France" en italien, ou quand elle a pris le soin de nous décrire les maladresses du "Pingouin" - que les mauvaises langues disaient attribué à François Hollande - avec un sourire qui en dit long. Mais Carla Bruni a su toucher la corde sensible et mettre en avant ses paroles, lors des bouleversants "Tout le monde" et "J'arrive à toi", l'une de ses plus belles compositions.

Découvrez "J'arrive à toi", le clip de Carla Bruni :



Mais ce sont l'humour et les clins d'oeil qui ont pris le dessus comme lors de "Little French Songs", dédié à « tous les maîtres de la chanson française » et adepte du name dropping (« Aznavour, Reggiani, Bécaud, Nougaro, Moustaki »), "Ma came" ou "Raphaël", écrit pour son ancien mari et dédicacé hier soir à leur fils, présent dans la salle. Tandis que "Chez Keith et Anita" a apporté un vent de fraîcheur et de rythme sur un répertoire parfois un peu trop homogène, "Quelqu'un m'a dit" a évidemment conclu son tour de chant, avant un rappel se terminant sur "La dernière minute". Un concert intime, légèrement trop court (1h20), mais qui a mis en avant une nouvelle facette de Carla Bruni, plus chaleureuse et libre qu'attendue.