Crédits photo : Bestimage
Camélia Jordana peut avoir le sourire. En pleine promotion de son album "Facile x fragile", la chanteuse et comédienne se retrouve nommée aux Victoires de la Musique 2021 dans la catégorie Chanson originale pour son tube "Facile". Et elle vient également de décrocher une nomination aux César en tant que Meilleure actrice pour "Les choses qu'on dit, les choses qu'on fait". Mais au milieu de ce bonheur professionnel, les déclarations de Camélia Jordana sont souvent accompagnées de polémiques. « Je pense que c'est lié au fait que je sois une femme, et une femme racisée qui plus est, que je sois une femme racisée descendante d'Algériens résistants contre la France, qui avant ça se sont battus pour la France. Ça fait un bon petit combo pour les personnes réacs, fachos et racistes » réagissait l'interprète de "Si j'étais un homme" en interview sur Pure Charts, bien décidée à ne pas se laisser impacter par cette haine : « Ça ne m'a jamais arrêtée dans mes projets, dans la manière que j'ai de mener ma barque et ma carrière. Et c'est certainement pas aujourd'hui que ça va commencer ».

Camélia Jordana dénonce "de fausses polémiques"

Aujourd'hui, une bonne fois pour toutes, Camélia Jordana se confie à coeur ouvert dans une lettre ouverte publiée par le HuffPost pour répondre aux « critiques, attaques, et harcèlements » qui font partie de sa vie « depuis (ses) 16 ans ». Regrettant qu'« on (lui) prête une parole qui n'est pas la (sienne) », la chanteuse se décrit ainsi : « 28 ans que je suis. Femme. Française. Arabe. Aimée. Regardée. Critiquée. Désirée. Choyée. Agressée. Sexualisée ». Et rappelle son parcours de « descendante d’immigré.e.s Algérien.ne.s » à la cour des Invalides où elle chantait avec Yaël Naïm et Nolwenn Leroy deux semaines après les attentats du 13 novembre 2015 à sa Une pour L'Obs où elle apparaissait en Marianne.

Aujourd'hui, Camélia Jordana se désole que ses propos soient régulièrement « transformés et détournés de leur sens » répondant alors directement à chacune des polémiques : « Ainsi ma prétendue haine de l’homme, qu’il soit blanc ou non, est une pure invention. Ainsi en est-il également pour Catherine Deneuve, Jane Birkin et Daniel Auteuil, immenses artistes que j'admire au plus haut point depuis l’enfance. Les voilà elles et lui aussi devenir sujets de propos que je n'ai pas tenus et de fausses polémiques ».



Soulignant l'importance des artistes pour relayer certains combats publiquement, Camélia Jordana se désole de « la violence » qu'elle déchaîne et de « la haine exprimée sur les réseaux sociaux » : « La tristesse qui se pose en moi est celle de la citoyenne française que je suis et qui voit son pays divisé, la colère au front et la rage au ventre (...) J'ai grandi sous vos yeux. Je suis aujourd'hui femme et je me contente de dire les choses en moi. Celles que je porte et qui m'animent, m'inspirent et me font grandir : la nature, le racisme, l'amour, le féminisme... ». Au passage, la chanteuse rappelle ne pas être une femme politique mais « une citoyenne française accrochée de toutes forces aux valeurs que m’a inculquée l’école républicaine », tout en assumant son engagement sur lequel elle est régulièrement interrogée dans les médias. Pour conclure, elle promet à elle-même que « le chahut permanent du dehors » n'entrera pas dans son « cercle inébranlable ». Le message est passé !