Calogero

Crédits photo : Pochette de l'album
Moteur... action ! Les premières secondes du nouvel album de Calogero nous accueillent avec le ronronnement d'un avion. Pas de temps à prendre, le décollage est immédiat. Avec son septième album "Liberté chérie", le chanteur poursuit les combats qui sont les siens : l'égalité, l'altruisme, l'ouverture d'esprit... Ce sont ses thèmes-là qu'il défend dès le premier morceau, "Voler la nuit". Sur cette entrée en matière de haute voltige, Calogero se rêve en Antoine de St-Exupéry, à qui il emprunte la philosophie humaniste. « Je rêve de mon ciel solitaire, qu'on soit tous un peu solidaire » lance-t-il durant cette chanson écrite par Paul Ecole qui offre le parfait équilibre entre variété française et effusions pop/rock, comme Calogero a toujours aimé les marier. C'est une constante sur ce disque né au coeur des studios londoniens d'Abbey Road qui ne prétend pas révolutionner le répertoire du chanteur mais, au contraire, célébrer sa riche diversité.

Comme un gosse

Plus fougueux que jamais, Calogero entend à 46 ans se faire plaisir ! "Je joue de la musique", choisi pour lancer les hostilités, déborde d'une générosité qui évoque avec son piano bondissant Michel Berger tandis que "1987" joue à fond la carte de la nostalgie. « J'ai grandi dans les années 1980, et j'ai énormément de bons souvenirs de l'époque. 1987, c'est l'année où j'ai monté mon groupe, les Charts. J'avais 16 ans, j'étais apprenti plombier, en échec scolaire complet... Mes parents se demandaient vraiment ce que j'allais devenir. Regarder dans le rétroviseur m'a inspiré » confie celui qui ponctue ce morceau fédérateur par un éclat de rire franc. Le passé fait ici office de refuge et Calogero retombe en enfance sur "Fondamental" et "Ma maison", très belle proposition dont l'orchestration à la "Pomme C" accompagne à merveille un texte co-signé par Paul Ecole et Florent Marchet. Dérouler le fil du temps permet également à l'artiste de parler de sa propre famille. Enregistré avec la participation de son frère Gioacchino, "Premiers pas sous la lune" pose un regard tendre sur son petit garçon.

Bien sûr, Calogero resté doué pour croquer le quotidien et nous conter des histoires fictives. Coup de foudre et premières rencontres sont au menu du "Baiser sans prénom", sublimé par un refrain élégant comme une valse. "On se sait par coeur" et "Comment font-ils" s'intéressent, eux, de près aux histoires d'amour, à ce qui fait perdurer un couple et alimente la flamme. « Est-ce qu'il faut tenir tête et laisser passer les tempêtes ? » s'interroge le rockeur, entre deux déchaînements de riffs ravageurs. C'est avec "Liberté chérie" que Calogero muscle finalement son jeu : basse en main, renouant avec les reflets new wave de son adolescence, le chanteur transforme sa voix en cri du coeur pour exhorter la société à s'afficher avec fierté, puisque l'amour transcende tout ce qu'on trouve à y redire.

Ecoutez "On se sait par coeur" de Calogero :



L'Histoire, cruelle et terrible, s'invite enfin sur "Le vélo d'hiver". Calogero conclut son album par un requiem sur ce lieu de joie et de fête qui, en 1942, sera le théâtre des pires atrocités. Les arrangements, subtils, sont traversés par de magnifiques silences de plomb qui rendent la chanson encore plus vibrante. Un patchork d'émotions nous envahit alors... et c'est finalement ce qui décrit le mieux notre ressenti à l'écoute de "Liberté chérie", qui ancre un peu plus Calogero comme un artiste incontournable de la chanson française.

Tracklist de l'album "Liberté chérie"

1. Voler de nuit
2. Je joue de la musique
3. 1987
4. Julie
5. Fondamental
6. A perte de vue
7. On se sait par coeur
8. Premier pas sous la lune
9. Comment font-ils ?
10. Le baiser sans prénom
11. Liberté Chérie
12. Ma maison
13. Le vélo d'hiver