Britney Spears

Crédits photo : Abaca
Britney Spears a des choses à dire. De retour en musique avec "Hold Me Closer", titre en duo avec Elton John, la popstar profite de cette renaissance artistique pour parler à coeur ouvert de la tutelle qui a régi sa vie pendant 13 ans. Ce week-end, la chanteuse a partagé une vidéo qui est en réalité un long message audio sur YouTube. Si le contenu a été rapidement supprimé, Variety en a partagé de longs extraits. Ainsi, pendant 22 minutes, l'interprète de "Toxic" revient en détail sur la tutelle dont elle est libérée depuis bientôt un an. « Je me suis réveillée ce matin et je me suis rendue compte qu'il y a beaucoup de choses dans ma tête que je n'avais jamais partagé avec personne » annonce-t-elle dès le début, expliquant les raisons de ce long message audio : « J'ai eu des tonnes d'opportunités. Oprah, des interviews... (...) et je ne pense pas que ce soit très pertinent d'être payé pour raconter mon histoire. C'est un peu bête. Je suis ici pour m'ouvrir aux autres et partager un peu de lumière ».

La tutelle de Britney ? Un "coup monté"

Si on se souvient du témoignage glaçant qu'elle avait livré lors de son procès en juin 2021, Britney Spears dit n'avoir pas pris la parole auparavant par peur du scepticisme et du cynisme des gens, mais elle se dit aujourd'hui « plus confiante » à l'idée de partager son histoire. « La tutelle a réellement commencé il y a 15 ou 16 ans. J'avais 25 ans, j'étais extrêmement jeune » se remémore-t-elle : « Beaucoup d'amis m'ont appelée ou voulaient me voir, mais il est arrivé ce qu'il est arrivé. Encore aujourd'hui, je ne sais pas ce que j'ai fait. A cause de la punition de mon père, je n'ai pu voir personne, ni rien dire... Rien de tout cela ne fait sens ».

"Ils m'ont fait sentir comme si je n'étais rien"

Britney Spears sait que la tutelle, motivée par ses parents, était « préméditée » : « Une femme a présenté cette idée à mon père et ma mère l'a aidée à faire tout ce qui s'est passé depuis ». Elle parle également de la présence de « 200 paparazzis » devant sa maison ce jour-là. Pour la chanteuse, cette histoire de tutelle était « un coup monté » : « Je n'avais pas pris de drogue, ni bu d'alcool. Rien du tout. C'était purement de l'abus ». Elle dit se souvenir principalement du contrôle de son père Jamie : « Il adorait contrôler tout ce que je faisais ». Notamment son téléphone portable, mis sur écoute : « Tout ce dont je me rappelle, c'est que je devais faire ce qu'on me disait. On me disait chaque jour que j'étais grosse, que je devais faire du sport... Je ne me suis jamais sentie aussi démoralisée. Ils m'ont fait sentir comme si je n'étais rien et j'ai accepté. (...) Je devais vivre selon les règles de mon père ».

La chanteuse aux 100 millions de disques vendus dit avoir eu beaucoup de mal à monter sur scène lors de ses concerts où elle se sentait « comme un robot » : « Les danseurs faisaient la fête et buvaient, s'amusaient à Vegas, et moi je ne pouvais rien faire. Mes performances [sur scène], je le sais, étaient horribles. Je portais même des perruques ». « Forcée » à faire la tournée "Piece of Me" en 2018, elle révèle les coulisses choc de l'annulation de sa résidence "Domination" qui aurait dû avoir lieu en 2019 à Las Vegas. Au moment des répétitions, la star dit avoir refusé d'exécuter une chorégraphie. « Les metteurs en scène et producteurs se sont retirés pour parler » poursuit Britney Spears, encore estomaquée : « Le jour suivant, on m'a dit que j'allais être envoyée dans un établissement et que je devais dire sur Instagram que la raison pour laquelle [la résidence était annulée], c'était parce que mon père est malade ».



Dans ce témoignage glaçant, l'artiste américaine de 40 ans fait le récit de l'enfer qu'elle vivait au quotidien : « Je n'avais pas les clés de ma voiture, pas d'argent, pas de cigarettes, pas de portes pour ma vie privée. Ils me regardaient me changer. (...) Je travaillais tous les jours, sans avoir aucun weekend. Ils contrôlaient ce que je mangeais. Je travaillais de 8 à 18 heures. Parfois à 21 heures, j'étais autorisée à regarder un film ». Et se confie sur ce qu'elle a ressenti suite à l'émergence du mouvement #FreeBritney : « Ce qui m'a vraiment troublée, ce sont les gens qui se sont battus pour moi dans la rue, mais ma soeur et ma mère ne faisaient rien. Pour moi, c'était comme si elles adoraient secrètement le fait que j'étais la méchante de l'histoire. (...) Je pense que c'est la chose qui m'a le plus blessée. Je ne supportais pas la façon dont ma famille [a réagi], leur seule réponse a été : "On ne savait pas" ».

"J'étais une putain de machine"

Sous le coup de l'émotion au fil de son message, Britney Spears avoue qu'à l'époque elle se sentait « si faible, si effrayée, brisée » : « J'étais une machine, une putain de machine. Sans aucune once d'humanité. C'est hallucinant à quel point j'ai travaillé si dur. Et la seule fois où j'ai levé la voix et dit "non" durant une répétition à un putain de pas de danse, ils se sont énervés (...) Ils m'ont mise dans un état d'esprit effrayant pour me faire croire que j'avais besoin d'eux. (...) Ils m'ont littéralement tuée. Ils m'ont jetée. C'est ce que j'ai ressenti, comme si ma famille m'avait jeté ».

« Je sais que je n'ai rien fait de mal et que je ne mérite pas la façon dont j'ai été traitée » martèle la chanteuse, qui aujourd'hui profite d'une liberté retrouvée aux côtés de son mari Sam Asghari. Elle avoue même que durant sa tutelle, elle a entretenu « une relation amoureuse secrète » avec un homme, dont le but était de fuir le pays. Aujourd'hui, Britney Spears se dit heureuse de partager le micro avec Elton John, « l'un des hommes les plus brillants de notre époque », sur cette « chanson incroyable » qu'est "Hold Me Closer". Et la star espère que son message sera entendu et compris par les gens qui sont dans la même situation qu'elle : « Mais si vous être une personne excentrique, bizarre et introvertie comme moi qui se sent seul, et qui a besoin d'entendre une histoire comme celle-ci pour ne pas vous sentir seul, sachez cela : ma vie a été loin d'être parfaite et vous n'êtes pas seuls ».