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Sur la pochette de son nouvel album "Hit Me Hard And Soft", Billie Eilish se perd dans des eaux profondément bleues, à bout de souffle. « Pour la faire courte, j'ai fait semblant de me noyer pendant six heures d'affilée. Si je ne souffre pas d'une manière ou d'une autre, je ne me sens pas bien dans ce que je fais » confie à Rolling Stone la chanteuse américaine, propulsée au rang de superstar de la pop grâce à ses tubes "Bad Guy", "Happier Than Ever" ou "What Was I Made For ?", qui lui a valu son deuxième Oscar à seulement 22 ans. Et c'est justement la lourde pression de la célébrité, ses crises d'angoisse et la dépression qu'elle a traversée, qui sont au coeur de son troisième disque événement. « J'ai le sentiment que cet album c'est moi. Ce n'est pas un personnage. (...) Toute ma vie, je n'ai jamais été une personne heureuse. J'ai été une personne joyeuse, mais pas une personne heureuse. J'éprouve de la joie et des rires et je peux trouver du plaisir dans les choses, mais je suis une personne déprimée. J'ai souffert de dépression toute ma vie » révèle-t-elle, très transparente sur sa santé mentale fragile.

"Cette chanson m'a aidée à devenir qui je suis"

Ecrire les 10 nouvelles chansons de "Hit Me Hard And Soft" a donc eu pour Billie Eilish des vertus cathartiques. « Tout ce processus m'a donné l'impression de revenir à la fille que j'étais. J'ai fait son deuil. Je l'ai cherchée partout, et c'est presque comme si elle avait été noyée par le monde et les médias. Je ne me souviens pas quand elle est partie » avoue-t-elle tristement. Pour se sortir de la dépression, la jeune artiste a tout fait pour retrouver un semblant de vie normale, en allant faire ses courses ou en se rendant à des lectures dans des librairies : « J'ai peur du monde. [Sortir] cela signifie se montrer, être vulnérable, être vue, être filmée et tout le reste. Mais en gardant tout cela à l'esprit, j'ai choisi de faire ce qui me fait le plus peur ». En résulte un nouvel opus très personnel aux tonalités rock plus assumées que Billie Eilish a écrit, composé et produit avec son frère Finneas, et qui a pour fer de lance le single "Lunch".

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A travers ce morceau rythmé par une ligne de basse entêtante, Billie Eilish explore de manière frontale son identité et sa sexualité, revendiquées comme queer. « Cette chanson fait partie de ce qui m'a aidée à devenir qui je suis, pour être honnête. J'en ai écrit une partie avant même de faire quoi que ce soit avec une femme, puis j'ai écrit le reste après. J'ai été amoureuse des femmes toute ma vie, mais je ne comprenais tout simplement pas - jusqu'à ce que l'année dernière, je réalise que je voulais mon visage dans un vagin. (...) Je sais que tout le monde pense ça à mon sujet depuis des années et des années, mais je commence seulement à me découvrir moi-même » explique la star, obsédée dans "Lunch" par une amante qui attise son désir : « I could eat that girl for lunch / Yeah, she dances on my tongue / Tastes like she might be the one ». Envoyé aux radios françaises, le single, doté d'un clip en VHS dans lequel la chanteuse s'affiche en streetwear devant la caméra, résonnera les 10 et 11 juin 2025 lors des concerts de Billie Eilish à l'Accor Arena de Paris.