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Bertrand Cantat : "Je sais que j'ai commis l'irréparable, je ne suis pas dans le déni"

Par Charles DECANT | Rédacteur
Le retour sur la scène musicale de Bertrand Cantat, via le duo Détroit qu'il forme avec Pascal Humbert, fait couler énormément d'encre. Dans une interview à paraître dans "Les Inrocks", le chanteur évoque pour la première fois sa situation complexe et l'image qu'il a auprès du public.
Crédits photo : Abaca
Le 18 novembre prochain, Bertrand Cantat sera de retour dans les bacs avec l'album "Horizons", enregistré avec son ami Pascal Humbert en tant que duo, sous le nom de Détroit. La simple annonce de la parution de ce disque a créé la polémique. Car plus que le chanteur de Noir Désir, Bertrand Cantat est aujourd'hui pour beaucoup l'homme qui a tué sa compagne Marie Trintignant en 2004. Un drame pour lequel il a été emprisonné, d'abord en Lituanie puis en France. Condamné à huit ans de prison, il n'a purgé finalement que trois ans et demi de sa peine, après avoir bénéficié d'une libération conditionnelle, et est ressorti de la prison de Toulouse fin 2007. Depuis, l'artiste se fait discret mais chaque apparition publique crée la controverse.

On se souvient encore de son duo avec Amadou et Mariam fin 2011, de son passage au Zénith de Paris en janvier dernier pour chanter en duo lors d'un concert de Shaka Ponk, ou encore de sa participation aux Eurockéennes de Belfort l'an dernier. Un temps envisagé, le retour de son groupe Noir Désir est finalement tombé à l'eau et la formation a été dissoute fin 2010. C'est donc avec Détroit, un nouveau groupe fondé avec Pascal Humbert, qu'il signe son retour sur le devant de la scène musicale. L'album "Horizons" a déjà été introduit par un titre, "Droit dans le soleil", qui s'est hissé dans le top 10 des meilleures ventes de singles en France à sa sortie, avant de s'effondrer en deuxième semaine.


"C'est abject d'être devenu le symbole de la violence contre les femmes"


S'il a eu interdiction par la justice d'évoquer la nuit où Marie Trintignant est décédée, Bertrand Cantat s'exprime cette semaine pour la première fois dans un entretien aux Inrocks, à paraître demain. Pour évoquer son retour évidemment, mais aussi son image et la situation délicate dans laquelle il se trouve. Interrogé pendant trois heures par le magazine, le chanteur « ne s'est jamais défilé » selon Les Inrocks, et reconnaît la gravité de l'acte qu'il a commis et pour lequel il a été condamné. « Je ne suis pas dans le déni de ce qui s'est passé, je sais que j'ai commis l'irréparable », explique-t-il ainsi, refusant d'entendre qu'il a fui sa responsabilité. « Jamais je n'ai fui. Sauf peut-être en cherchant à mourir », concède-t-il.

Mais s'il reconnaît l'ampleur de la tragédie dont il est responsable, Bertrand Cantat ne supporte pas pour autant d'être pointé du doigt de la sorte. « Chaque proche se demande ce qu'il n'a pas vu, pas fait ou fait... Moi le premier, mais les raccourcis et les accusations délirantes me concernant sont inacceptables », dit-il, avant de s'emporter. « C'est affreux, abject d'être devenu le symbole de la violence contre les femmes », lance-t-il ainsi. Preuve qu'il est associé à ce thème, la sortie de l'album de Détroit a dû être avancée d'une semaine : le 25 novembre, date prévue à l'origine, coïncidait en effet avec la journée internationale contre les violences faites aux femmes. Un hasard du calendrier malheureux qui a fait couler beaucoup d'encre - et les semaines à venir risquent d'être tout aussi chaotiques pour Bertrand Cantat.

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