Bertrand Cantat

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Le retour de Bertrand Cantat sur le devant de la scène musicale fait couler beaucoup d'encre. Le 1er décembre dernier, l'ex-leader de Noir Désir a publié dans les bacs son premier album solo "Amor Fati", qu'il s'apprêtait à défendre lors d'une grande tournée s'arrêtant dans de nombreux festivals cet été. Oui mais voilà : une partie de l'opinion publique estime choquant que le bourreau de Marie Trintignant, condamné à huit ans de réclusion criminelle en 2004 avant d'être libéré pour bonne conduite trois ans plus tard, ait encore le droit à une présence médiatique. Et l'interview donnée par Bertrand Cantat aux Inrocks en septembre dernier n'a pas aidé. « Le suicide m'a obsédé pendant longtemps. Tout me semblait tellement dingue que ça paraissait la seule solution : vivre était insupportable après ce qui s'était passé » avait notamment affirmé le rockeur de 54 ans.

"Pour mettre fin à toutes polémiques"

C'est donc dans un contexte particulièrement tendu que Bertrand Cantat a lancé sa tournée à La Rochelle début mars, sur fond de pétitions et manifestations. Sous la pression de menaces financières, plusieurs événements comme le festival Les Escales et l'Ardèche Aluna Festival ont préféré annuler la venue pourtant programmée de l'interprète de "L'Angleterre". Dos au mur, Bertrand Cantat a donc pris la décision de se mettre en retrait de lui-même. « Pour mettre fin à toutes polémiques et faire cesser les pressions sur les organisateurs, j'ai décidé de retirer notre projet de tous les festivals d'été » a-t-il annoncé hier soir à l'AFP via un communiqué, avant de poster un long message sur Facebook dans lequel il assure comprendre que sa venue puisse « poser problème ».

Reste que les professionnels du milieu s'inquiètent des dérives occasionnées par une telle polémique. « Ce n'est pas anodin de voir une tournée annulée suite à une polémique médiatique, en dépit des attentes du public et de la liberté de programmation de chaque acteur culturel. L'association s'inquiète de ce précédent et regrette que la pression exercée depuis plusieurs semaines ait occulté son projet culturel pour le territoire » a réagi l'organisation du festival Papillons de Nuit (Saint-Laurent-de-Cuves), qui s'était refusé à déprogrammer l'artiste malgré une pétition ayant récolté plus de 70.000 signatures.