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samedi 30 janvier 2021 18:00

Barbara Pravi (Eurovision France) en interview : "Je voulais écrire la chanson parfaite"

Par Julien GONCALVES | Rédacteur en chef
Enfant des années 80 et ex-collectionneur de CD 2 titres, il se passionne très tôt pour la musique, notamment la pop anglaise et la chanson française dont il est devenu un expert.
L'émission "Eurovision France : c'est vous qui décidez" élira le ou la candidate qui représentera la France au concours en mai prochain. Et si c'était Barbara Pravi avec "Voilà" ? La chanteuse se confie à Pure Charts sur sa chanson émouvante, les comparaisons avec Edith Piaf ou encore son statut de favorite. Interview !
Crédits photo : DR
Propos recueillis par Julien Gonçalves.

Ta chanson "Voilà" a-t-elle été écrite spécialement pour l'Eurovision ?
Oui, oui ! Quand j'ai appris qu'ils faisaient des sélections pour l'Eurovision, Igit, avec qui je travaille beaucoup, m'a dit qu'il fallait absolument que je le fasse. J'ai dit "Non", il m'a dit "Si", j'ai re-dit "Non". (Rires) Finalement, je me suis décidée. Mais si je le faisais, je voulais la chanson parfaite pour moi, parce que je suis bien consciente de l'impact médiatique que ça peut avoir. Je l'ai vu avec Carla et Valentina (dont elle a co-écrit les chansons pour l'"Eurovision Junior", ndlr). Je ne veux pas avoir de regrets, donc je voulais trouver la chanson qui soit la plus alignée avec moi. Ça a été très très difficile de l'écrire. Mais je n'aurais pas été sélectionnée, elle aurait existé quand même, je l'aurais mise quoi qu'il arrive sur mon album.

Je voulais écrire la meilleure chanson possible
On croirait même qu'elle n'a pas été écrite pour l'Eurovision...
En fait, je ne l'ai pas écrite en me disant que j'allais faire l'Eurovision. Sinon je n'aurais pas fait une valse ! Je savais juste que la chanson que je ferais pourrait être très exposée, donc je voulais écrire la meilleure chanson possible. Mais je l'ai faite pour le concours, en rapport à l'exposition. Cette chanson, elle représente mon présent. J'ai que ça moi... Tu vois bien que ça fait cinq ans que je suis là, que j'essaie... J'ai que la musique, j'ai que mes mots. C'est ça qu'elle raconte : écoutez-moi car si vous n'êtes pas là, je n'existe pas ! S'il n'y a personne pour m'entendre, le principe même d'être artiste n'existe pas. Mais moi et les autres, évidemment. Et encore plus en ce moment.

Elle a été inspirée par l'impact de la crise sanitaire sur la culture et les artistes ?
Pas du tout, mais je me rends bien compte qu'elle arrive, malheureusement, à point nommé, car il n'y a plus aucun endroit où les artistes peuvent se produire. La culture est vraiment mise à mal. Il ne faut pas oublier qu'un artiste n'existe pas sans le public. Evidemment, il y a ce message dans cette chanson. En tout cas, à chaque fois que je la chante je suis en transe.

Tu me disais que tu n'étais pas partante au début, pourquoi ?
Parce que j'avais peur. J'ai toujours peur mais maintenant je n'ai plus le choix. (Rires)

Découvrez "Voilà" de Barbara Pravi :



Je ne cours pas après le succès
C'est l'exposition potentielle qui te faisait peur ?
Oui, ça fait envie et à la fois, c'est terrifiant. Encore une fois, j'ai vu les petites... Je ne cours pas après le succès du coup. Je cours plutôt après ma sincérité intérieure. C'est se mettre à nu. La question, c'est : Est-ce que tu es prêt à te foutre à poil devant tout le monde ? Et donc d'avoir des jugements, qu'ils soient positifs ou négatifs. Ce truc de gagner ou de perdre. Donc ça fait flipper, mais dans le sens où ce n'est pas agréable. C'est un peu borderline d'être artiste quand tu y penses. J'avais peur de ça mais, heureusement, j'ai Igit et tous les gens avec qui je travaille qui me donnent de la force, et j'en ai aussi de la force à l'intérieur, donc c'est un mix de tout ça.

Comment tu abordes l'émission, et donc la concurrence ?
J'essaie de ne pas trop y penser sinon je ne vais pas beaucoup dormir. (Rires) Je ne me sens en concurrence de rien du tout, parce qu'on a tous des univers très différents. En plus, je travaille sur mon album, donc gagner ou perdre... Evidemment, gagner ça aide et ce serait incroyable. Je serais trop fière et heureuse de représenter la France. Tu imagines la valeur que ça a ? Mais ce n'est pas une fin en soi. Ça fait cinq ans que je fais de la musique, donc je continuerai à sortir des choses. J'essaie au maximum de rester dans cette façon de penser, sinon je vais me mettre trop de pression. Je n'ai pas envie de ça. Je n'ai pas envie d'écraser les autres, je n'ai pas envie qu'on m'écrase, je ne réfléchis pas comme ça. On a tous nos chances d'y arriver. Pour qui que ce soit, ce sera une chance. Ce qui est cool c'est que j'ai un après, j'ai quand même mon album qui sort après, même si je ne gagne pas "Eurovision France".

Quel est l'atout principal de ta chanson "Voilà" ?
La vérité, la sincérité, je crois. C'est l'atout de tout le monde... Mais je suis comme ça. C'est comme quand tu rencontres quelqu'un, soit tu l'aimes, soit tu l'aimes pas. C'est à la libre appréciation de chacun. Ce soir-là, je serai ça, je ne peux rien faire de mieux.



Comment tu vis l'accueil très positif réservé à ton titre ?
Ça me fait super peur. Ça me fait le syndrome de l'imposteur un peu. Mais, en même temps, je suis hyper fière et ravie. Je suis comblée d'amour. J'ai une tendance à me replier un peu... Ça fait flipper cette exposition. C'est con parce qu'on la désire et en même temps on la réfute, il y a un truc d'attraction-répulsion. Mais je n'ai pas envie de devenir une star, ça me ferait flipper, je serais mal à l'aise. Par contre, j'ai beaucoup à donner. C'est un paradoxe qui est celui de tous les artistes je crois. Je lis beaucoup, j'ai des rituels, je lis, je fais des prières. Si je n'ai pas ça, j'ai peur de me perdre et de perdre pied, en règle générale. Comme dans les réseaux sociaux. Ça peut vite devenir anxiogène et fou.

Je n'ai aucune prétention à être Edith Piaf
Comment tu vis les comparaisons avec Edith Piaf ?
Déjà, ça me touche beaucoup. Ça ne me fait pas peur car c'est une comparaison. Et c'est merveilleux, je préfère qu'on me compare à Edith Piaf qu'à Patrick Sébastien. J'aime bien Patrick Sébastien mais... (Rires) Les gens ont besoin de comparer. Quand Stromae est sorti, on l'a comparé à Brel. Quand Zaz est arrivée, on la comparait aussi à Piaf. On réinvente mais on n'invente rien. Moi, j'invente rien avec ma chanson, c'est une valse, ça fait un bout de temps que ça existe. Je suis inspirée de Brel, Barbara, Edith Piaf parce que c'est ma culture, c'est ce que j'écoute. Ça me touche mais ça ne me met pas de pression. Et je n'ai aucune prétention à être Edith Piaf, j'ai envie qu'on me reconnaisse pour moi. Mais si on me compare, ça va, c'est plutôt sympa. (Rires)

Représenter la France, ça représenterait quoi pour toi ?
Honnêtement, j'ai du mal à y penser parce que ça, ça me met une pression. Déjà, j'espère que je serais à la hauteur. Et ce serait incroyable parce que, je crois, que ça te laisse une place pour parler, pour aider, pour soigner, pour donner de l'amour. C'est un peu ce que je fais, à une moindre échelle parce que ma musique n'est pas super écoutée, mais ce serait une façon encore plus grand de porter mes messages, de donner de l'émotion. Je t'avoue que j'ai du mal à conceptualiser l'idée que ce soit possible. Je n'ai pas trop pris conscience du truc. Ma vie n'a pas changé, j'habite dans mon petit appart, avec mon quotidien. La projection me fait flipper. Mais si je représente la France, j'espère que le ferais au mieux. A chaque fois que je fais quelque chose, j'essaie absolument d'être présente à moi-même et à ce que je fais.

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