Anggun

Crédits photo : Elke Roels (EBU)
Vous êtes arrivée à Baku, en Azerbaïdjan, le week-end dernier. Près d'une semaine avant la finale. La France est qualifiée d'office pour le dernier round, elle n'a donc pas à passer les demi-finales organisées depuis mardi. Que faîtes-vous donc de votre temps ? (Steven BELLERY, journaliste)
Anggun : Mes journées se composent d'exercices vocaux au réveil, de répétitions, beaucoup d'interviews, il y a aussi des soirées, des galas. Hier soir, par exemple, j'ai passé la soirée avec les représentantes de l'Italie et de la Suède et on a visionné la première demi-finale ensemble. Jusque-là tout va bien, je gère. Je suis concentrée. Je sens que la pression monte doucement.

Concentrée ça veut dire que vous n'êtes pas stressée ?
Je suis concentrée sur ma performance. Je prends du temps pour me préserver, pour me retrouver et réfléchir. Les interviews usent beaucoup la voix et les cordes vocales. Donc il faut que je fasse attention en permanence. Je n'ai pas le droit de stresser. Le stress c'est quand on ne sait pas quoi faire. Le trac est nécessaire par contre. Mais je ne m'ennuie pas, je n'ai même pas le temps de visiter Baku !

Vous avez déjà répété deux fois votre chanson "Echo (You And I)". Ca s'annonce comment ?
La performance durera 3 minutes. Pas une seconde de plus, sinon on est disqualifié. On sera 6 sur scène, on n'a pas le droit d'être plus. On a essayé de soigner l'aspect visuel de la performance, d'être original. De l'être un peu plus que les autres… Je suis prête, vraiment. Cela fait cinq mois maintenant que je vis avec l'Eurovision, que je me lève et que je me couche en y pensant… Il faut prendre du plaisir avant tout, ça reste de la musique. Quant aux répétitions, la première s'est mal passée en fait. Ça n'allait pas du tout sur l'aspect visuel justement. On a réglé plusieurs points. Et la seconde fois, nous étions plus à l'aise. On avait pris nos marques et nos repères. Il faut dire que la scène est vraiment immense ! Il fallait y trouver sa place. Et il ne faut pas oublier que c'est aussi et surtout une émission de télé.

Vous parlez du visuel... Vous allez être habillée par Jean-Paul Gaultier.
Je ne peux rien vous dire (rires). C'est vraiment une très belle tenue sensuelle et élégante à la fois. Pour les couleurs, Jean-Paul s'est inspiré de la couleur de mes cheveux et de ma peau.

Et quant aux garçons qui vont vous entourer ? Ce ne sont pas des danseurs classiques...
Non ! Pour moi l'Eurovision, c'est un peu les Jeux Olympiques de la chanson. J'ai pris cette comparaison à la lettre et j'ai demandé à être entourée de gymnastes acrobates ! On n'a donc pas une chorégraphie originale. Et ça ne sera pas évident pour eux de suivre le titre. Ça n'est pas une chanson facile. Il y a des montées et plusieurs niveaux de difficultés.

Vous avez regardé les demi-finales cette semaine. Certains "concurrents" vous font-ils plus peur que d'autres ?
Je sillonne l'Europe depuis des semaines donc je les connais quasiment tous, je connais leurs chansons. Je suis déçue que mes amis suisses n'aient pas réussi à se qualifier pour la finale. Il y a vraiment un bon niveau cette année. Les Allemands sont bons, les Islandais aussi. Ils sont tous ultra-motivés pour gagner, comme moi !

Vous pensez donc gagner ?
J'ai très très envie de gagner. Qui ne le voudrait pas ? C'est un concours de chansons, ce qui est assez étrange en soit car la musique ne se juge pas. Je peux trouver une chanson bonne et vous mauvaise. Il faut donc convaincre le plus de personnes possible. Mais j'y crois à fond !

Est-ce que vous avez appelé d'anciens candidats français pour leur demander des conseils ?
Je n'ai appelé personne. C'est une expérience très personnelle. C'est un peu comme une grossesse. Chacun le vit à sa manière. Par contre, j'ai fait des interviews croisées avec Amaury Vassili et Sébastien Tellier. Sébastien m'a conseillé d'entrer sur scène alcoolisée mais je crois que je ne vais pas suivre son conseil (rires) !

Vous savez ce que vous allez faire samedi ? La cérémonie ne commencera qu'à 23h, heure locale, c'est tard. Comment allez-vous tuer le temps ?
Je vais faire la sieste pour être en forme, ça c'est sûr. Je dois être à la salle à 19h. Je tenterai d'être dans l'état d'esprit le plus serein possible. Je pense que je mangerai un peu avant pour avoir de l'énergie. Et avant de monter sur scène, juste au dernier moment, je ferai une petite prière. Voilà ! Et vous, il faut absolument appeler vos amis européens pour qu'ils votent pour moi. Par contre, on ne peut pas voter plus de 20 fois (rires).

Demain samedi, journée spéciale Eurovision 2012 sur Pure Charts ! Derniers pronostics, dernières indiscrétions et la soirée en live : vous saurez tout !