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jeudi 01 octobre 2015 13:30

"Cats" à Mogador : une comédie musicale féline et chatoyante

Par Yohann RUELLE | Journaliste
Branché en permanence sur ses playlists, il sait aussi bien parler du dernier album de Kim Petras que du set de techno underground berlinois qu'il a regardé hier soir sur TikTok. Sa collection de peluches et figurines témoigne de son amour pour les grandes icônes de la pop culture.
La comédie musicale culte d'Andrew Lloyd Webber fait escale au théâtre Mogador à Paris. Adapté en français, "Cats" propose un show au caractère bien trempé servi par un casting félin et impeccable. Mais supervisé par son créateur original, le spectacle ne parvient pas à dépoussiérer une oeuvre à l'histoire confuse.
Crédits photo : Brinkhoff / Mögenburg
Ronronnez de plaisir ! L'événement de la rentrée, c'est l'arrivée en France de la comédie musicale culte d'Andrew Lloyd Webber : "Cats". Inspiré par "Le guide des chats du Vieil Opossum" du célèbre poète T. S. Eliot, le spectacle, joué pour la première fois en 1981, a connu un destin en or. Traduit en 15 langues, présenté dans plus de 300 villes et lauréat de 2 Tony Awards, "Cats" déploiera ses griffes devant plus de 73 millions de spectateurs à travers le monde. Et vise donc à agrandir son cercle en investissant le théâtre Mogador à Paris pour 90 représentations, après le succès rencontré par "La Belle et la Bête" et "Le Bal des Vampires".

Une mise en scène sauvage et audacieuse


"Cats" raconte l'extraordinaire réunion annuelle des "Jelliclecats", une fine équipe de matous au caractère bien trempé réunis sous le regard bienveillant du Vieux Deuteronome. Leur chef affable doit désigner, à l'issue d'un grand bal populaire, lequel de ces fauves épris de liberté sera choisi pour renaître dans une nouvelle de ses neuf vies.

En arrivant dans le beau théâtre à l'italienne niché à deux pas de la gare Saint-Lazare, l'immersion est totale : bienvenue dans une décharge publique dégoulinant jusque dans la salle, envahissant les balcons dans un maelstrom de vieux débris, tuyaux rouillés, cartons et pneus usés. Sublimé par un jeu de lumière nocturne, le décor crasseux est saisissant. Et très vite, les couloirs sont discrètement envahis par des félins gracieux, le regard jaune brillant, le poil soyeux, qui ronronnent et se lèchent les coussinets. Glissés dans des costumes chatoyants, chanteurs comme danseurs sont pleinement impliqués dans leur rôle, y compris lorsqu'ils se contentent de regarder leurs pairs faire le show dans un coin du décor. Il y a constamment du mouvement et la scène grouille de vie. Côté interprétation, on miaule d'admiration !

Crédits photo : Brinkhoff / Mögenburg
Hormis un passage rap hasardeux, la mise en scène de Trevor Nunn et Gillian Lynne étincelle par ses moments de bravoure. Acrobaties, claquettes, passage dans le noir complet... On en prend plein la vue, en particulier lorsque 22 chats bondissent d'un bout à l'autre de la scène sur des chorégraphies de groupe millimétrées et ébouriffantes. Une surprise pour les habitués : l'ajout d'une séquence d'opérette à l'italienne, supervisée par Andrew Lloyd Webber lui-même. Pas suffisant, hélas, pour apporter un souffle nouveau à une oeuvre un brin poussiéreuse.

Une écriture dépourvue de cohérence


"Cats" souffre en effet d'un problème d'écriture sur lequel il est difficile de faire l'impasse. Chaque chanson se contente de nous présenter un membre de cette meute de félins atypique, sans faire avancer l'intrigue - et pour cause, elle est inexistante. En soi, aligner cette galerie de portraits à travers une succession de tableaux peut passer pour un message de tolérance audacieux : aussi différents soient-ils, ces matous forment une grande famille. Mais ce parti pris, imputable au livret d'origine, parasite l'empathie que l'on peut ressentir pour les protagonistes. Seule Grizabella, interprétée par Prisca Demarez ("Titanic", "Cabaret"), parvient à émouvoir avec son histoire d'ancienne gloire rejetée par tous, et surtout lorsqu'elle entonne un étonnant "Memory" revisitée dans la langue de Molière. Reste alors le sentiment d'avoir assisté à un spectacle mordant, visuellement très réussi et à l'énergie contagieuse, mais dénué de narration.

Crédits photo : Brinkhoff / Mögenburg .
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