Accueil > Actualité > Interview > Actualité de Anastacia > Anastacia en interview : "Si David Guetta prépare un album, je suis intéressée !"

Anastacia en interview : "Si David Guetta prépare un album, je suis intéressée !"

Par Julien GONCALVES | Rédacteur en chef
Enfant des années 80 et ex-collectionneur de CD 2 titres, il se passionne très tôt pour la musique, notamment la pop anglaise et la chanson française dont il est devenu un expert.
Anastacia est de retour avec "Resurrection". De passage à Paris, à l'Hotel de Sers, la chanteuse a réagi pour Pure Charts à cinq photos en rapport avec sa carrière ou l'actualité. L'occasion pour elle de nous parler de son album, l'épreuve de son cancer, son tube "I'm Outta Love", son envie de collaborer avec David Guetta, de donner son avis sur Miley Cyrus et Rihanna, et d'évoquer le rêve américain.
Crédits photo : Ralf Strathmann
Propos recueillis par Julien Gonçalves.

Retournons 14 ans en arrière avec "I'm Outta Love"...
Oh oui ! J'adore cette photo ! Pour la petite histoire, on faisait un photoshoot, et forcément on devait voir mes cheveux car ils ont toujours été un sujet de discussion à l'époque. Le photographe a adoré mon tatouage dans le bas du dos. Moi je montrais tout le temps mon nombril, mais je n'avais pas pensé que derrière, on voyait ce tatouage ! Je ne me souvenais même pas que j'en avais un ! (Rires) Cette pochette, c'était un teaser. Je ne l'avais pas réalisé à l'époque mais les gens m'entendaient mais ne me connaissaient pas. Ils ne savaient pas si j'étais noire, que j'étais blonde... Je n'avais pas compris que cette pochette avait aussi un autre sens... "Oh mon Dieu, c'est très sexuel !". (Rires) C'était beaucoup de peau pour moi !

Justement, vous êtes nue sur cette photo mais vous n'êtes jamais tombée dans le vulgaire. Quel regard vous portez sur la nouvelle génération de popstar, comme Rihanna ou Miley Cyrus, qui n'hésite pas à repousser les limites ?
(Elle réfléchit) Je n'ai jamais fait ça. J'ai fait des trucs plus soft, montré assez de mon décolleté ou de mon ventre pour sentir que j'étais sur le point de dépasser les limites ou de devenir indécente... pour moi ! Ce sont mes valeurs. On est arrivé à un point où elles vont devoir revenir parmi nous... avec des vêtements. Parce qu'actuellement, elles sont pratiquement nues. Donc, là elles ont fait ça, maintenant il va falloir qu'elles trouvent autre chose. Je ne les pointe pas du doigt en disant qu'elles ont tort, car elles ont le mérite de s'exprimer. Mais si j'avais une fille, peut-être que mon discours serait différent...

Fatiguée de "I'm Outta Love" ? Jamais !
Pour revenir à "I'm Outta Love", vous êtes fatiguée parfois de devoir toujours la chanter ?
Non !!! Jamais ! Je l'ai chantée d'ailleurs dans l'émission "Touche pas à mon poste". Cyril Hanouna me l'a demandée. (Rires) C'est vraiment cool. J'aime la chanter. Ça me rappelle beaucoup de bons souvenirs. Quand je la chante, les gens sont heureux aussi donc ce n'est que du positif.

Votre premier single a été un tube planétaire. Vous n'avez jamais pensé que c'était un peu trop d'un coup ?
Bien sûr. A 100%, oui ! Je me suis toujours dit que c'était rapide. Je n'ai pas commencé par chanter dans des petits clubs mais tout de suite dans des grandes salles. C'est aussi pour ça que pour le troisième album, j'ai demandé à chanter dans des petites salles. Et on m'a dit : « Vraiment ?! ». (Rires) On essaie d'alterner. Ça peut paraître fou pour certains, mais grâce à ça, tu découvres un peu plus qui tu es artistiquement. Je ne voulais pas quitter cette Terre ou arrêter ma carrière, sans avoir fait ça. Après, évidemment, je suis honorée d'avoir connu ce succès immédiat. Mais ce nouvel album "Resurrection", c'est aussi l'envie de faire les choses un peu différemment.

Et à cette époque, vous avez pensé au fait, qu'après "I'm Outta Love", vous auriez pu tomber dans l'oubli, comme tant d'autres chanteurs d'un seul tube ?
Oui, j'ai cru que ça allait se passer comme ça. Mais déjà, je ne savais pas que ça allait devenir un hit. "Avec ce cul ? Vous rigolez !" (Rires) Je ne savais pas que j'allais pouvoir écrire un album, que les gens me prendraient pour modèle, que les gens voudraient s'habiller comme moi...

Et l'envie de signer un tube, c'est quelque chose qui vous obsède quand vous écrivez un nouvel album ?
Non... Je ne pense pas à faire des tubes. Je réfléchis à ce que je veux dire, ce que je ressens. Mais bien sûr, quand une chanson est prête, on se donne nos avis avec mon manager. Parfois c'est... (Elle grimace et éclate de rire)



L'été dernier, vous avez posté cette photo sur les réseaux sociaux, annonçant la rémission de votre cancer. Justement, vous avez enregistré votre nouvel album "Resurrection" pendant votre bataille contre la maladie. Ce fut un travail difficile ?
Non, au contraire, ça a été beaucoup de bonheur. Cette photo le montre bien. J'ai été absente pendant quelques mois en studio et un jour je suis réapparue : « Hey, je suis de retour ! ». Ils ont eu peur que je sois fragile, mais j'étais en forme ! J'ai aussi retrouvé d'anciens producteurs. Et c'était vraiment bien d'avoir Twitter, d'ouvrir un peu la porte de mon intimité, pas trop, pour donner de bonnes nouvelles à mes fans et leur dire que j'allais bien avec cette photo. J'étais très fière aussi d'être libérée de ce cancer. C'était un message fort adressé au monde.

Je n'ai jamais pensé à tout abandonner
Durant cette période, vous avez eu envie parfois de tout abandonner ?
Pas même un instant. Faire cet album c'était aussi une superbe distraction pour moi. En fait, ça m'a sorti de mon état de patiente, ça m'a sortie de mes pensées : "Alors, comment je vais trouver la force de me lever, m'habiller, me brosser les dents ?". Sinon tu t'assoies et tu attends de guérir, et ça peut prendre une éternité. D'ailleurs, je ne suis pas la meilleure des patientes quand je ne peux pas faire quelque chose que j'ai eu l'habitude de faire depuis toujours... Cet album, ça m'a apporté beaucoup de positif, de paix. La preuve, j'ai écrit des ballades ! (Rires)

C'était un grand pas pour vous ?
En fait, ça me rappelle qu'un jour, on m'a invitée à chanter dans un mariage privé. C'était la première fois. Je me suis dit : "Quoi ? Ils veulent que je chante mes titres ? Mais je n'ai que des chansons de rupture ! "I'm Outta Love", "Left Outside Alone", "Why'd You Lie To Me"...". J'ai cru que les mariés allaient se dire « Je le veux » puis « Non, en fait, je ne le veux pas ». (Rires) J'étais vraiment nerveuse, mais finalement ils étaient heureux ! Dans ma tête, j'étais celle qui ne chantait que des titres durs. J'ai l'impression que je peux toujours chanter ça, mais je peux aussi montrer une nouvelle facette de moi-même. Je n'ai plus cette carapace.

C'est le cas avec "Resurrection". On a le sentiment, avec des titres comme "Staring at the Sun", que vous prenez une nouvelle respiration, autant dans votre vie privée que professionnellement. C'est la bonne manière de voir les choses ?
Absolument. Quand j'ai commencé à travailler sur l'album, ce titre est venu naturellement. Je l'ai annoncé à mon manager et il m'a dit : « Wow, c'est un titre plein de promesses ». Je savais que rien n'était gagné mais je ressentais, malgré ce cancer et tout ce que j'ai traversé ces dernières années, que j'étais en train de me relever. Je ne savais pas vers quoi, vers qui, mais je me relevais ! (Rires) Et les coulisses de cette pochette... (Rires) En fait, je m'enfonçais dans le désert avec mes talons. Je trébuchais tout le temps pendant qu'on tournait le clip de "Stupid Little Things", je n'en pouvais plus, alors je me suis allongée, épuisée, et le photographe a adoré la pause, très Madonna-esque. C'est drôle car ce n'était pas prévu !

Regardez le clip "Stupid Little Things" d'Anastacia :



Il y a eu cinq ans entre "Heavy Rotation" et "Resurrection". Entre temps, il y a eu l'album de reprises "It's a Man's World", qui n'est pas sorti en France. Vous avez eu peur que le public français vous oublie ou vous remplace ?
Oh vous savez, "It's a Man's World", c'était mon bébé. J'avais un contrat de deux albums et je voulais vraiment garder l'argent du marketing pour "Resurrection". J'avais ce rêve de faire un disque de reprises, même s'il ne sortait pas, je m'en fichais. Ce que ça m'a apporté m'a ramené à la vie. Je suis devenue une meilleure auteur, une meilleure interprète, grâce à ce projet. Ces hommes que j'ai repris ont été comme des professeurs. Je ne savais pas ce que voulait dire le titre "Back in Black" de ACDC, pour moi c'était du rock, c'est tout. Et finalement, ça a fait écho avec ma vie... J'ai hâte de les chanter en tournée, avec mes nouvelles chansons et les anciennes aussi.

Conquérir les USA, ce n'est plus important
Votre nouveau single "Stupid Little Things" a pu nous rappeler votre ancien tube "Left Outside Alone". Ça vous a tapé dans l'oeil aussi en studio ?
Non, pas du tout, à vrai dire. On me le dit beaucoup. Je ne sais pas vraiment pourquoi il y a ces comparaisons. "Left Outside Alone" est vraiment très difficile à chanter, alors que "Stupid Little Things" moins. Il y a peut-être ce côté opéra en commun dans mon interprétation. Mais ça me plait qu'on les compare. J'adore "Left Outside Alone", c'est sans doute une des meilleures chansons que j'ai écrites de toute ma carrière. Donc si elle hante "Stupid Little Things", ça me va complètement.

Vous êtes Américaine, vous êtes célèbre en Europe, en Australie... Mais le marché américain est plus difficile à conquérir. Comment vous l'expliquez ?
En fait, maintenant, ce n'est plus très important. A l'époque de mon premier album, tout était prêt pour les Etats-Unis, les singles, la promotion en télé etc... et finalement tout a été annulé. La personne, à un poste très très haut placé, qui devait s'occuper de ma promotion a été virée. Je n'ai jamais su la véritable histoire. Les radios sont devenues un peu folles, il y avait eu pas mal de promesses, de questions d'argent... Je ne vais pas en dire plus. Et puis, comme on avait un produit fini, ils m'ont envoyée ici, en France, en premier lieu. J'ai atterri et j'ai séjourné à l'Hôtel California sur les Champs-Elysées. J'ai cru que c'était une blague, car je venais de Californie ! (Rires) C'était fabuleux d'être ici.

Et donc, le rêve américain, vous n'y pensez plus ?
Mais en fait, je vends quand même des albums sur iTunes là-bas, sans les radios, sans promotion, sans rien. Si on a du temps, si la vie m'y emmène, que mon manager me dit : « Tu veux faire un peu les Etats-Unis ? », je n'y suis pas opposée. Mais ma priorité, c'est ma base de fans. L'an prochain, je veux aller en Amérique du Sud, en Australie, en Asie... Il y a des marchés à qui j'ai envie de rendre visite mais je veux commencer avec l'Europe, là où se trouve ma communauté de fans. En 2015, je partirai en tournée, donc oui il y aura peut-être des petites dates aux Etats-Unis, car j'ai pas mal de fans aussi là-bas.

Vous avez déjà dit que vous aimeriez enregistrer un titre avec David Guetta. Vous allez le contacter ?
Oh oui, j'adorerais. Après, s'il prépare un nouvel album, mon management le contactera pour lui dire que je suis intéressée... J'aime beaucoup ce qu'il fait, et notamment comment il arrive à mélanger les genres, à garder le sien et à s'adapter au style des autres artistes avec qui il collabore. Et à mettre les voix en valeur. Donc oui !

Nouvelle photo. Vous avez chanté avec Maximilien durant la finale de "The Voice". Vous pourriez travailler sur son album ou enregistrer un duo ?
Vous savez quoi ? J'aimerais beaucoup. Il y a énormément de vécu dans sa voix. Quand vous l'écoutez, il y a de la profondeur, de la soul, quelque chose que peu ont. Et il ressemble à ce qu'il est, c'est juste qu'avec autant de maturité, on s'attend à ce qu'il soit plus âgé. Il a été capable de chanter "I'm Outta Love", ce qui n'est pas facile quand tu débutes. Cette chanson est reprise dans beaucoup de télé-crochets et parfois j'ai envie de me boucher les oreilles ! (Rires) Je m'excuse d'avance ! (Rires) En tout cas, c'était cool de la chanter avec un homme et avec quelqu'un qui sait ce qu'il veut. Je lui souhaite le meilleur ! Après, si je peux faire quelque chose avec lui, ce serait avec plaisir.

Vous avez fait une apparition dans "X Factor" au Royaume-Uni. Vous pourriez être coach à plein temps dans un télé-crochet comme "The Voice" ?
Oui, je crois que je pourrais être une bonne coach, car j'aime bien aider les autres. Avec Maximilien, c'était ça aussi. Il m'a demandé ce que je voulais qu'on chante, je lui ai dit que c'était à lui de choisir vu que c'était sa chance, son émission. Il faut être dans la complicité. J'ai déjà conseillé pas mal de gens, j'aime ça. C'est quelque chose que je pense pouvoir faire, oui.

En 1998, vous avez été candidate dans l'émission musicale "The Cut" sur MTV. Vous recommanderiez à la jeune génération de participer à un télé-crochet ? Ça peut parfois être dangereux...
Quand j'ai participé à cette émission, je n'ai pas gagné. D'ailleurs, j'ai un peu l'impression que Maximilien suit mes pas. Maintenant il va devoir prouver au monde entier ce qu'il a à proposer. Il est très bon, mais il va devoir faire ses preuves et durer dans le temps. Bien sûr qu'il a participé à un super télé-crochet, mais d'autres facteurs vont être pris en compte maintenant, et ce n'est plus vraiment qu'une question d'être "The Voice" ou pas. J'ai eu la chance d'avoir le soutien et la puissance d'une grosse maison de disques, mais aujourd'hui les choses ont changé, tout est possible avec internet.



Conchita Wurst est une superbe femme à barbe !
Dernière photo. Avez-vous entendu parler de Conchita Wurst, qui a remporté l'Eurovision ?
Oh oui, j'en ai beaucoup entendu parler, mais je l'avais jamais vue ! J'ai écouté la chanson, elle est superbe. J'adore. Ce que j'aime c'est que ça tombe vraiment au bon moment. Il faut que les mentalités s'élargissent, en matière de sexualité, de genre. Il faut respecter les choix des gens. C'est une superbe femme avec une barbe ! Cette victoire est une très bonne nouvelle.

Conchita Wurst a dû faire face à de nombreuses critiques. Comme tous les artistes, vous aussi vous devez affronter la presse, les commentaires sur les réseaux sociaux... C'est la pire partie de votre métier ?
Non, pas pour moi. Les critiques peuvent dire ce qu'elles veulent. Surtout en ce moment, je suis bien et je ne m'en occupe pas trop. Tout le monde a le droit d'avoir un avis, de ne pas aimer ce que je fais ou ce que je porte. Ce sont des opinions. Je ne cherche pas à comprendre, je ne me prends pas la tête. Je suis plutôt discrète, je ne sors pas dans toutes les soirées. Je ne sors que quand je dois travailler ! (Rires) Alors oui ma vie a connu des hauts et des bas, mais qui n'en a pas connus ? Donc j'écris sur ça, j'extériorise, au lieu de fuir et d'écrire une chanson qui serait « Happyyy dayyyys ». (Elle chante) Je me sens mieux parce que je peux m'exprimer librement. Je n'attends pas à être tout le temps accueillie les bras ouverts. Mon but, au jour le jour, c'est de faire la différence.

Pour revenir à l'Eurovision, si vous étiez Européenne, vous pourriez représenter votre pays au Concours ?
Mais oui ! Complètement.

Vraiment ?
Oui ! Si on m'autorisait. Ça pourrait être vraiment génial. Mais je crois que j'aimerais quand même donner ma place à un artiste débutant, pour que ce soit un tremplin...
Toute l'actualité d'Anastacia sur son site internet officiel et sa page Facebook.
Écoutez et/ou téléchargez la discographie d'Anastacia sur Pure Charts.

Charts in France

  • A propos de Pure Charts
  • Mentions légales
  • Publicité
  • Politique de cookies
  • Politique de protection des données
  • Gérer Utiq
  • Nous contacter