Influencée principalement par des artistes US (Jedi Mind Tricks, Busta Rhymes, MF Doom, ou encore Mobb Deep...), elle ne s’abandonne pas pourtant à une pâle copie de ses référents. Des mots aux notes magiques se mêlent subtilement à un flow saisissant, le tout orchestré par une technique incontestable. Agonie, originaire de Boulogne-Billancourt - comme Zoxea ou Lunatic... - a une vraie aisance musicale et elle a su accéder à un niveau de composition extrêmement rare de nos jours.

Découvrez le clip d'Agonie, "Mon équilibre" :


Loin des stéréotypes ou des idées reçues, Agonie a su apporter sa touche personnelle dans le paysage musical du hip-hop hexagonal, sévissant notamment sur Internet. Force est de constater en effet qu’elle n’est encore , à 22 ans et avec une grande maturité, qu’à l’aube de sa carrière, laissant présager dans le futur des projets d’une qualité incontestable. Les producteurs de MyMajorCompany, le label de Grégoire, dirigé par Michaël Goldman, le fils de Jean-Jacques, l'ont bien compris, lui accordant (à l'instar de l'interprète de "Toi+moi") les 70 000 euros nécessaires à la production de son premier album.

Bref, pour évoquer cette Bretonne venue de Saint-Brieuc, pas la peine de sortir l’artillerie lourde des comparaisons faciles. D’ailleurs, son premier album, "De l’autre côté du miroir", en bacs dès le 23 mars prochain, prouve toute l’originalité de cette artiste.
«Je m’appelle Agonie parce que la définition du mot dans le dictionnaire, c’est “la souffrance avant la mort“. Or la vie précède la mort, et il y a de la souffrance dans la vie. Et puis je trouvais que ça sonnait féminin» explique Alison (son vrai prénom).
«En Bretagne c’est un peu mort, on broie du noir, il n’y a rien à faire. J’ai eu beaucoup de temps pour écrire. Quand j’écris, c’est souvent sombre, je dois être comme ça à l’intérieur. Je met tout sur papier pour garder le sourire, et j’ai aussi écrit quelques textes joyeux pour aérer un peu. Je fais du rap à l’ancienne, je trouve que le rap français, c’était mieux avant ! Quand j’ai commencé, je prenais la voix de Booba ! Mais à force de taffer ça a fini à ressembler à quelque chose».